Les BRICS résolus à établir un nouvel ordre économique mondial équitable


Conscients de leur importance grandissante, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont affirmé lors d'un forum économique, tenu mardi à Durban (Afrique du Sud), à la veille du 5e sommet annuel des dirigeants de ces économies émergentes, leur ambition d'asseoir leur influence et d'établir un nouvel ordre économique mondial équitable, porté vers le développement inclusif.

Pour la matérialisation de cette volonté, les cinq principales économies émergentes mondiales annoncent l'engagement d'unir leurs forces à travers la création d'une banque de développement commune, dossier crucial du sommet qui réunira mercredi les présidents chinois Xi Jinping, brésilienne Dilma Rousseff, russe Vladimir Poutine, sud-africain Jacob Zuma et le Premier ministre indien Manmohan Singh.


Pour Gao Hucheng, ministre chinois du Commerce et de l'Industrie, la mise en place préconisée d'un nouvel ordre économique mondial est appelé à favoriser un système de coopération ouvert, de meilleurs conditions d'investissement et des standards de certification du commerce cohérents et adaptés aux préoccupations des pays du Sud dont font partie les BRICS.

Comme quoi, l'enjeu ici réside dans la promotion d'un partenariat plus dynamique et efficace Sud-Sud, garant d'un rééquilibrage des rapports de force entre pays et régions du monde.

"Nous avons le défi de mettre en commun nos savoir-faire et d'en mettre en pratique les avantages comparatifs. Nous avons cinq pays avec différents processus et différentes ressources. Le ciel est limité pour nous tous de pouvoir évoluer chacun individuellement", a souligné à Xinhua le Sud-Africain Ndaba Ntsele, président du conseil économique des BRICS.

C'est un avis partagé par les différents intervenants à la séance d'ouverture du forum économique tenu au siège local de la Chambre internationale de commerce (ICC) de Durban, cadre du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de mercredi sous le thème "BRICS et Afrique : partenariat pour le développement, l'intégration et l'industrialisation".

D'après les études, les échanges entre ces pays qui représentent 20% du produit intérieur mondial (PIB) et 15% du commerce mondial, s'établissent à 350 milliards USD en 2012, avec une projection de 500 milliards USD en 2015.

De l'avis du ministre indien du Commerce, Anand Sharma, c'est un volume commercial très insuffisant au regard des potentialités.

A travers sa plateforme d'échanges, le secteur privé des cinq pays affirme pour sa part vouloir jouer un rôle clé dans la nouvelle donne en perspective, pour la promotion de l'investissement et le commerce.

Président de l'Agence économique sud-africaine (Business Unit of South Africa - BUSA), Jabu Mabuza dit percevoir un remodelage du système financier et monétaire international suite à la création d'une banque de développement des BRICS dont l'impact apparaît évident pour l'Afrique, aux yeux de Kuseni Dlamini, patron du groupe de médias Times.

"Le principal défi des BRICS, c'est de définir un agenda cohérent et doté d'un contenu conséquent, en fonction de tous les engagements pris. Cela requiert une volonté de partenariat juste et mutuellement bénéfique. Si les BRICS échouent à relever ce défi, ils ne feront pas oublier les partenariats avec les pays du Nord", a jugé Dlamini dans un entretien à Xinhua.

Les cinq économies émergentes, a-t-il plaidé, doivent établir une plateforme excellente destinée à changer de manière radicale les rapports de force liés à l'environnement actuel du commerce et de l'économie.

De la sécurité alimentaire à la santé en passant par l'éducation (pour le développement des compétences), la science et la technologie notamment les inventions du futur, l'agriculture, les mines, l'énergie, l'économie verte, les infrastructures, etc., la Chine, le Brésil, la Russie, l'Inde et l'Afrique du Sud reconnaissant unanimement que le champ de coopération est très vaste pour faire bouger les lignes, en réponse aux attentes exprimées.

"Notre économie doit s'ouvrir pour capter l'investissement étranger", a indiqué le ministre brésilien du Développement de l'industrie, Fernando Pimentel, qui a cité par exemple un besoin de financement de 400 milliards USD pour la mise en valeur de gisements de pétrole et de gaz récemment découverts dans son pays.

Rob Davies, ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, a fait la même observation parlant de boom de la production minière dans la nation "arc-en-ciel".

Mais, selon lui, l'atteinte de tels objectifs impose de rendre les marchés plus attractifs pour l'investissement et la création des richesses.

En plus de la responsabilité de poursuivre les efforts menés pour la consolidation de la stabilité macro-économique mondiale relevée par Davies, Sharma a mentionné celle d'oeuvrer à rendre les institutions internationales actuelles plus démocratiques. En jeu évidemment, ce nouvel ordre économique et monétaire juste voulu par tous.

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