Cahuzac : le pitoyable aveu et la dérisoire indignation
Coup
de tonnerre, pleurs et indignations sont à l'ordre du jour : le
ministre a menti, le ministre a triché, il a fraudé le fisc.
Je
ne vois pas très bien où est le problème. Les politiques mentent,
ce n'est pas un scoop, il y a seulement l'illusion qu'un ministre de
gauche ne ment pas...
Le
ministre a fraudé, il a cherché à échapper au fisc, ce n'est pas
un scoop non plus. Tout le monde ou presque cherche à payer le moins
d'impôts possible en oubliant que l'impôt c'est la solidarité.
Bon,
600 000 euros c'est une somme, et peut-être pas gagnée honnêtement...
Bref
le ministre est malhonnête, un salopard, un moins que rien, que
sais-je encore, tous les noms d'oiseaux n'ont pas été épuisés...
C'est
impardonnable, disent le président, le premier ministre et tous les
autres.
Pourtant
faute avouée n'est-elle pas à moitié pardonnée ? Il a avoué le
ministre et même demandé pardon dans un plaidoyer à pleurer de
"dévastations" et de stupidité :
A
Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes
anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que
je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs,
aux Françaises et aux Français j’exprime mes sincères et plus
profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis
et à ma famille que j’ai tant déçus.
J’ai
mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le
conflit entre le devoir de vérité auquel j’ai manqué et le souci
de remplir les missions qui m’ont été confiées et notamment la
dernière que je n’ai pu mener à bien. J’ai été pris dans une
spirale du mensonge et m’y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le
remords.
Penser
que je pourrais éviter d’affronter un passé que je voulais
considérer comme révolu était une faute inqualifiable.
J’affronterai désormais cette réalité en toute transparence.
Gérard
Filoche n'en revient pas et se révolte, les bras de Montebourg sont
tombés... de gauche à droite tout le monde s'esclaffe et s'indigne.
Il faut dire que depuis un certain temps l'indignation est à la
mode... et puis ça passe le temps et ça fait parler...
Je
ne suis pas choquée, je ne suis pas indignée, et d'ailleurs je n'ai
jamais accordé d'importance à cette affaire, car c'est le propre du
capitalisme de mentir, de frauder, de voler.
Les
banques ont fait pire que Cahuzac et sont en train de nous voler
tous, de piller les Etats, de réduire des peuples entiers à la
misère,la désolation et la dévastation. Il est là le vrai
scandale.
Cette
gauche qui fait mine de s'indigner est en train de se préparer à
voter une loi qui accroitra l'insécurité, la misère et
"l'esclavage" des salariés... Cette gauche hypocrite qui
prétend que cette loi fut négociée quand seuls les syndicats
minoritaires l'ont signée.
Et
même là je ne m'indigne pas, il n'y a rien d'autre à attendre d'un
système fondé sur l'exploitation des plus démunis.
Cahuzac
n'est que le digne valet de ceux qu'il sert, il n'y avait vraiment
pas lieu de demander pardon. Il a bien travaillé. Le dommage c'est
que l'hypocrisie du système soit dévoilée et Cahuzac en devient le
bouc émissaire, on crie haro sur le baudet, on l'exclut du parti, on
change de trottoir en le voyant... On fait mine de ne pas lui
ressembler et on continue de servir le système et de renflouer les
banques.
À
QUAND LA RÉVOLUTION ?
Elle
est peut-être déjà là, chez ceux qui cherchent une autre manière
de vivre.
Il
y a plus de pauvres que de riches, un jour, le vent risque bien de
tourner.
Maryvonne
Leray
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