Israël refuse des propositions pour libérer un détenu mourant
Israéliens,
je vais mourir apaisé. Je ne serai pas chassé de ma terre ni de ma
patrie, assurait-il.
RAMALLAH
(Territoires palestiniens) - Le ministre palestinien des Prisonniers,
Issa Qaraqaë, a indiqué samedi qu'Israël avait rejeté plusieurs
propositions pour libérer un détenu palestinien en danger de mort
du fait de la grève de la faim intermittente qu'il mène depuis
août.
M.
Qaraqaë a déclaré à l'AFP que des responsables israéliens lui
avaient indiqué que Samer Issaoui, 33 ans, accusé par Israël
d'activités terroristes et actuellement hospitalisé près de
Tel-Aviv, était dans un état critique et pouvait mourir à tout
moment.
Les
Palestiniens ont proposé de le libérer à Ramallah pour un temps et
ils (les Israéliens) ont refusé, a-t-il ajouté. Nous avons accepté
qu'il soit envoyé en Europe pour quelques mois pour recevoir un
traitement médical, avant de revenir, mais ils ont refusé
également.
Vendredi,
un responsable israélien avait affirmé que M. Issaoui pouvait être
immédiatement libéré, à condition de s'installer à Gaza.
Il avait aussi indiqué qu'Israël avait proposé à l'Union
européenne et à l'ONU de l'expulser vers un de leurs Etats membres.
Mais
l'avocat du détenu, Jawad Boulos, a déclaré que M. Issaoui avait
fermement rejeté cette initiative, tandis qu'un porte-parole de
l'UE a affirmé ne pas avoir reçu de proposition officielle
d'Israël.
Samedi
après-midi, environ 300 personnes ont manifesté sans incident à
Abu Dis (Cisjordanie), dans les faubourgs de Jérusalem-Est, pour
réclamer la libération de M. Issaoui.
Selon
le site d'information Ynet et la radio militaire, un groupe
d'intellectuels israéliens, dont les écrivains Amos Oz et A.B.
Yehoshua, ont exhorté dans une lettre M. Issaoui à mettre fin à sa
grève de la faim.
Votre
acte suicidaire ne fera qu'ajouter un autre élément de tragédie et
de désespoir au conflit entre les deux nations, écrivent-ils.
Donnez-vous de l'espoir afin de renforcer l'espoir parmi nous.
Jeudi,
le quotidien de gauche israélien Haaretz avait publié un appel de
M. Issaoui aux Israéliens: Entendez ma voix, la voix du temps qui
reste, le mien et le vôtre (...). N'oubliez pas ceux que vous avez
mis en prison et dans des camps, entre les portes en fer qui
emprisonnent votre conscience.
Israéliens,
je vais mourir apaisé. Je ne serai pas chassé de ma terre ni de ma
patrie, assurait-il.
Arrêté
en 2002 et condamné à 26 ans de prison pour activités militaires,
Samer Issaoui avait été libéré en 2011 dans le cadre d'un échange
de prisonniers palestiniens contre le soldat israélien Gilad Shalit.
Mais
il a été de nouveau arrêté en juillet 2012, Israël l'accusant de
s'être rendu de Jérusalem-Est en Cisjordanie occupée pour y
établir des cellules terroristes et réclamant qu'il effectue le
reste de sa peine initiale, alors que le Palestinien affirme y être
allé pour réparer sa voiture.
M.
Issaoui, un militant du Front démocratique pour la libération de la
Palestine (FDLP, mouvement marxiste-léniniste), est le dernier des
quatre détenus palestiniens menant une grève de la faim de longue
durée: deux ont mis fin à leur mouvement en février et le
troisième a été libéré en mars, avec obligation de rester 10
ans à Gaza.
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