Notre-Dame-des-Landes : Faut-il y voir un recul de l'Etat ?
Les gendarmes se retirent de la zone après la publication de rapports préconisant de nouvelles études sur le projet d'aéroport.
Libération
Les
gendarmes se sont retirés pendant la nuit de vendredi à samedi de la
zone de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, où ils étaient présents
depuis fin 2012 face aux opposants au projet d’aéroport nantais, a
indiqué samedi la préfecture de Loire-Atlantique. «Les gendarmes sont
partis dans la nuit. On revient à un régime normal de présence de
gendarmerie comme sur le reste du département», a déclaré à l’AFP un
haut responsable de la préfecture, confirmant des témoignages donnés
par des opposants à l’aéroport sur place.
L’Etat souhaite par ce
geste calmer le jeu dix jours après la publication des rapports de
trois commissions qui ont préconisé des études complémentaires avant le
lancement des travaux. «On est en train de réorganiser notre
dispositif, c’est-à-dire que l’on tente une configuration qui ne soit
plus une présence permanente des forces de l’ordre mais des
interventions au coup par coup en cas de besoin», a expliqué le
responsable de la préfecture.
Le préfet Christian de Lavernée «a
souhaité envoyer ce signe», a-t-il ajouté, précisant que la nouvelle
configuration était soumise à des conditions comme l’absence
d’obstacles à la circulation, au travail des agriculteurs et à la
possibilité pour les différents experts de faire les relevés
scientifiques demandés dans les rapports des commissions. «Si on n’y
arrive pas, on sera malheureusement obligés de revenir à la situation
antérieure», a-t-il averti.
Depuis octobre et l’évacuation
d’opposants à l’aéroport, entre 150 et 200 gendarmes se relayaient en
permanence à deux points de contrôle routier sur la zone d’aménagement
différé (ZAD), surnommée «zone à défendre» par les adversaires du
projet. De leur côté, entre 100 et 300 manifestants anticapitalistes se
sont réinstallés dans des cabanes en plein milieu de la ZAD. Après une
trêve de plusieurs mois, des affrontements ont opposé gendarmes et
«zadistes» lundi, faisant trois blessés du côté des forces de l’ordre
et au moins un du côté des opposants. Deux d’entre eux ont été
interpellés.
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