Pape François : Les religieuses américaines sont trop libérales et féministes
Le
pape François a avalisé lundi un rapport critique rédigé sous
Benoît XVI sur les religieuses américaines jugées trop féministes
et radicales par le Vatican, qui leur demande de "coopérer"
pleinement avec les évêques américains.
Le
président de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF),
l'archevêque allemand Gerhard Ludwig Müller, a rencontré au
Vatican les responsables de la Conférence de direction des femmes
religieuses (LCWR), qui représente 57.000 religieuses, soit 80% des
religieuses américaines.
Mgr
Müller leur a dit avoir "discuté récemment" avec
François de "l'évaluation doctrinale" effectuée par
l'archevêque de Seattle (nord-ouest), Mgr Peter Sartain. Celui-ci
s'était vu confier une mission de remise au pas de la LCWR, qui
avait reçu le soutien du pape Benoît XVI à la mi-janvier 2011.
L'initiative avait fait grincer des dents les religieuses et provoqué
un mouvement de solidarité en leur faveur.
Le
pape "a réaffirmé les conclusions de l'évaluation et le
programme de réforme" prévu pour la LCWR, a ajouté
l'archevêque dans un communiqué.
Les
religieuses sont en conflit avec le Vatican, qui leur reproche des
prises de position trop libérales notamment sur la contraception,
l'avortement et l'homosexualité, en désaccord avec le magistère de
l'Eglise.
En
août dernier, 900 déléguées de la LCWR s'étaient réunies en
congrès à Saint-Louis (Missouri, centre) pour tenter d'apaiser le
conflit. Leurs dirigeantes s'étaient déclarées prêtes à un
"dialogue franc et honnête" avec le Vatican, tout en
restant fermes sur leurs principes "qui ne souffrent pas de
compromission".
Le
prédécesseur de Mgr Müller, l'Américain William Levada, avait
reproché à la LCWR son "absence de soutien aux
enseignements de l'Eglise sur l'ordination des femmes et sur
l'homosexualité" et son silence sur l'avortement ou
l'euthanasie.
Dans
le communiqué publié lundi, Mgr Müller salue tout d'abord le
dévouement des religieuses dans les hôpitaux, écoles et
institutions caritatives. Un engagement social incontesté que le
Vatican n'a jamais critiqué.
Mais,
poursuit-il, "une conférence de supérieures religieuses comme
le LCWR existe pour promouvoir des efforts communs parmi ses
institutions, ainsi que la coopération avec la conférence des
évêques et avec chacun des évêques".
"Pour
cette raison, de telles conférences sont constituées par le
Saint-Siège et restent sous sa direction", a clarifié le
préfet de la CDF, dans un clair appel à l'obéissance.
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