Amérique Latine : La droite nord-américaine finance des fondations pour déstabiliser les gouvernements progressistes.
Après
l’ex-président Lula qui a dénoncé le rôle des États-Unis dans
la tentative de déstabilisation du Venezuela à la suite de la
victoire de Nicolas Maduro , après l’expulsion de l’USAID –
un des prête-noms de la CIA – par le président bolivien Evo
Morales, le président équatorien Rafael Correa a réitéré
l’avertissement à l’ambassadeur des États-Unis, Adam Namm, de
s’en tenir à ses attributions diplomatiques au lieu de participer
à des activités politiques contre le gouvernement.
Lors
de conversations avec la presse à Guayaquil, le président
équatorien a écarté pour le moment d’expulser l’ambassadeur
états-unien mais lui a recommandé de faire preuve de plus de
respect pour le pays qui l’accueille.
Correa
a qualifié d’acte grossier la participation de Namm à une
activité organisée par un groupe de journalistes travaillant au
sein de grands groupes médiatiques privés, adversaires du
gouvernement, pour dénoncer… “l’absence de liberté
d’expression en Equateur”.
"Pourquoi
les autres ambassadeurs ne vont-ils pas à ces réunions ? s’est
interrogé Correa. On a rarement vu autant de servilité dans le fait
d’inviter l’ambassadeur des États-Unis, dont la présence ne
vise qu’à créer des problèmes". Aux propos de l’états-unien
qui se dit “très préoccupé”, Correa a répondu qu’il “aille
se préoccuper chez lui. Et s’il veut continuer à se sentir
préoccupé, nous le renverrons à Wahington pour qu’il puisse se
préoccuper là-bas et nous attendrons que vienne quelqu’un qui
n’est pas précoccupé pour qu’il remplisse les fonctions
diplomatiques. Le dérapage de cet ambassadeur dit beaucoup de sa
vision. Il croit qu’il vient nous poser des conditions. Qui lui a
dit que c’était son rôle ? Pour l’heure je veux considérer
qu’il s’agit d’un fait sans importance mais si cela continue,
prenons garde : nous affrontons des pouvoirs immenses.”
“A
tout moment, a expliqué le président Correa, nous devons subir des
dénonciations de la “Commission Inter-américaine des Droits de
l’Homme” (OEA), financée par Washington, alors que les
États-Unis n’ont pas signé le Pacte de San José. A tout moment,
l’Équateur est dénoncé au Secrétariat pour la Liberté
d’Expression, financé par Washington, bien que les États-Unis ne
le reconnaissent pas, sur la base de rapports jamais vérifiés de
Fundamedios, également financé par Washington. Jusqu’à quand
devons-nous subir ces choses ? Voyez la Bolivie : Evo Morales a déjà
expulsé l’USAID (Agence des États-Unis pour le Développement
International) et ici c’est la même agence qui finance
Fundamedios, ils disent que ce n’est pas vrai parce qu’ils le
maquillent sous une triangulation : l’USAID donne l’argent à la
Fondation FARO et celle-ci finance Fundamedios. Nous n’allons pas
accepter que dans le cadre d’une prétendue "coopération",
de l’argent étranger soit transféré en Équateur pour générer
une opposition interne.
Cela
fait partie des méthodes souterraines, a réitéré Correa : “la
tactique de la droite nord-américaine en Equateur, au Venezuela et
en Bolivie, est de financer des fondations pour qu’elles s’opposent
et déstabilisent les gouvernements progressistes. Nous n’acceptons
plus ce cirque et ce néo-colonialisme”.
Par
ailleurs le Parti des Travailleurs du Brésil (parti de Lula da Silva
et de Dilma Roussef) a répondu aux récentes attaques du président
états-unien Obama contre le gouvernement vénézuélien par un
communiqué officiel :
"Le
président du Venezuela, Nicolás Maduro, a été élu le 14 avril et
sa victoire a été reconnue par tous les pays d’Amérique Latine
et des Caraïbes.
Le
19 de abril, Maduro est entré en fonction en présence de plusieurs
chefs d’État et de gouvernement parmi lesquels la présidente
Dilma Rousseff.
Les
récentes déclarations du président Obama et des porte-paroles de
la Maison Blanche et du Département d’État, remettant en cause le
résultat des élections et se solidarisant avec une opposition
responsable des actes de violence, révèlent plus qu’une ignorance
des faits, ce qui constitue une ingérence inacceptable dans les
affaires intérieures du Venezuela.
Le
Parti des Travailleurs réaffime sa solidarité avec le gouvernement
de Nicolás Maduro, avec la défense de l’ordre constitutionnel, de
la démocratie, de la souveraineté et de l’autodétermination du
peuple vénézuélien."
Rui
Falcão, président national du PT
Iriny
Lopes, secrétaire des relations internationales du PT
Valter
Pomar, membre de la direction nationale du PT et secrétaire exécutif
du Forum de Sao Paulo (NdT : organisation qui regroupe les principaux
partis de gauche d’Amérique Latine et des Caraïbes).
Avec
Prensa Latina
Traduction
: Thierry Deronne
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