La sation polaire russe menace de sombrer :
La
Russie a annoncé jeudi qu'elle allait évacuer d'urgence sa station
polaire installée sur la banquise de l'Arctique, en raison de la
fonte anormale des glaces et de leur rupture qui menacent les 16
membres de la mission.
Installée
en Arctique depuis octobre 2012, la station polaire russe Severny
Polious 40 (SP-40) risque de ne pas faire long feu. D’inquiétantes
crevasses sont apparues sur la banquise qui la supporte, probablement
en raison de la fonte des glaces. Les autorités russes ont établi
un plan d’évacuation d’urgence impliquant notamment un
brise-glace nucléaire.
Voilà
plusieurs années que les records se succèdent en Arctique, mais ils
sont généralement annoncés en septembre, vers la fin de l’été,
lorsque la banquise a atteint sa plus petite superficie. Aucun
chiffre n’a été publié sur l’état actuel de cette étendue de
glace depuis le record historique de fonte battu en septembre 2012,
mais certains indices pourraient déjà annoncer la couleur pour
2013.
Les
Russes ont entamé une véritable conquête de l’Arctique dès
1937. Depuis, ils y installent des stations scientifiques dérivantes
dans le but d’étudier l’océan Arctique et d’observer divers
paramètres météorologiques. La 40e a été inaugurée en octobre
2012, mais elle pourrait bien disparaître plus rapidement que prévu.
Des fissures se sont dessinées sur la banquise supportant Severny
Polious 40 (SP-40), ce qui pourrait mener à une rupture du champ de
glace à terme.
Un
tel événement mettrait bien évidemment fin aux activités
scientifiques du site, mais pourrait en plus se révéler mortel pour
les 16 membres du personnel œuvrant sur place. Face à cette
situation critique, le ministère russe des Ressources naturelles et
de l’Écologie a ordonné la création d’un plan d’évacuation
de cette station polaire, selon un communiqué publié le 23 mai et
repris par Ria Novosti.
Éviter
la perte d’une nouvelle station polaire en Arctique
Le
même communiqué précise que la destruction de la banquise pourrait
poser problème pour l’environnement situé dans la zone de dérive
des glaces, qui passe non loin de la zone économique exclusive (ZEE)
canadienne. En plus de l’évacuation, la Russie envisage également
d’envoyer un brise-glace nucléaire sur place, le Yamal, pour
démanteler puis déplacer la station, par exemple jusqu’à
Severnaïa Zemlia, un archipel aussi appelé Terre du Nord. Le
navire, qui partira de Mourmansk, devrait arriver sur zone le 10
juin.
Les
autorités russes ont de bonnes raisons pour intervenir aussi
rapidement, puisqu’elles ont déjà perdu la station polaire
Severny Polious 32 (SP-32) en 2004 dans des conditions similaires.
Elle a sombré après une rupture de la banquise qui la supportait,
heureusement sans faire de blessé ou de victime. SP-37 et SP-39,
pour leur part, ont été récupérées par un brise-glace
respectivement en 2010 et 2012. (Futura Sciences)
"Cela
ne menace pas les gens, mais il est impossible de travailler dans ces
conditions: la banquise peut dériver, et il n'y a là-bas qu'un seul
système de fourniture en énergie", a précisé Arkadi
Sochnikov.
Severny
Polious 40, la quarantième station polaire russe déployée dans
cette région depuis le début de la conquête de l'Arctique par
l'URSS en 1937, a été ouverte en octobre 2012 afin notamment de
surveiller l'environnement de l'océan Arctique et d'effectuer des
observations météorologiques.
La
fissuration de la banquise "est liée au réchauffement
climatique", a expliqué pour sa part Vladimir Sokolov,
responsable de la station à l'Institut de l'Arctique et de
l'Antarctique.
"Cela
a nettement compliqué le travail des chercheurs sur place, les
glaces sont devenues plus minces, les conditions climatiques plus
rudes", a-t-il ajouté. (Sciences
et Avenir)
Commentaires
Enregistrer un commentaire