Grèce : « Défendre la radio, la télé publiques : c'est défendre le bien commun de tous les Grecs ! »
DIGEA (monopole privé dominant les médias grecs) a décidé de couper les signaux de la 902 afin qu'elle ne puisse pas retransmettre les émissions en direct de l'ERT, à partir des studios d'Agia Paraskevi.
Déclaration du secrétaire du Comité central du KKE Dimitri Koutsoubas lors de sa visite à l'ERT
Nous
sommes ici venus exprimer notre solidarité pleine et entière avec
les travailleurs de l'ERT. Les travailleurs de la radio-télévision
publique ne sont pas seuls maintenant et demain car l'affaire ERT,
l'affaire de la radio-télévision publique est l'affaire de tous les
travailleurs, du peuple dans son ensemble et pas seulement de ses
employés ici présents ou dans le reste du pays.
Nous
souhaitons condamner, une fois de plus, cette loi inique au contenu
inadmissible, cette politique du gouvernement qui le conduit à
fermer l'ERT, laissant à la rue des milliers de travailleurs, un
personnel expérimenté, qualifié, qui peut contribuer au
développement de la radio et de la télé publique, offrir un
service d'information de qualité pour le peuple grec mais aussi
faire entrer la culture, le divertissement dans les foyers de chaque
travailleur, de chaque famille populaire.
Je
tiens à vous dire que le groupe parlementaire communiste a déjà
déposé un amendement ce matin à la Chambre, demandant que soit
abrogée la loi, qu'elle n'entre pas en vigueur. Nous croyons que par
la lutte, par la pression populaire, cela est possible. Il faut que
la pression soit maximale.
Lors
de notre échange ce matin avec le Président de la République,
M.Papoulias, nous lui avons exprimé notre inquiétude et la
nécessité que s'exerce la pression maximale sur les partis de la
coalition gouvernementale, de tous les côtés, afin qu'ils
reviennent sur leur mesure, qu'il rouvre l'ERT, avec son caractère
public, qu'il ne soit pas livré aux capitaux privés.
L'ERT
n'est pas n'importe quelle entreprise privée, c'est le bien commun,
elle appartient au peuple grec et en tant que telle, il appartient au
peuple de décider de son sort. On peut faire des observations sur ce
qu'il y aurait à améliorer, sur la qualité de l'information etc.
Mais c'est à nous d'en discuter. Ce qui n'est pas discutable, c'est
de livrer aux capitaux privés ce qui est de l'ordre de l'information
publique, la radio et la télévision publiques, en mettant les
travailleurs à la porte.
Cette
affaire n'est pas seulement la vôtre, nous sommes avec vous, tout
comme nous pensons que le sont tous les syndicats, les associations,
le mouvement populaire et ouvrier, notre peuple dans son ensemble, la
jeunesse, et il faut mobiliser en ce sens, organiser des
manifestations, un mouvement de grève, être présent ici, partout,
afin de rendre possible la maintien d'une radio et une télévision
publiques, à Athènes et dans toutes les villes du pays.
Nous
voudrions dire aussi à l'occasion que notre présence ici s'inscrit
dans la nécessité d'une grande alliance populaire à élaborer,
cette affaire concerne aussi les autres travailleurs des organismes
publics, dans les entreprises publiques qui se trouveront bientôt
dans la même situation que les salariés de l'ERT, leur entreprise
fermée comme cela menace désormais pour l'Entreprise nationale de
défense (EAS). Des milliers de travailleurs, une main d’œuvre
expérimentée, un personnel scientifique et technique, se trouvera à
la rue, tandis que des risques tout aussi importants se poseront pour
la défense de notre pays, les droits souverains de notre peuple, du
pays.
Donc
le front doit être uni, la lutte doit être commune pour défendre
l'intérêt public, la radio et la télévision publiques, la
propriété publique car il s'agit de notre patrimoine commun.
Dimitri Koutsoubas
AJOUT
la chaîne liée au KKE, « 902 TV » avait livré son signal radio
pour les émissions de l'ERT. Le secrétaire-général a réagi aux
tentatives, coordonnées de l’État et du secteur privé, de faire
taire la voix de la résistance :
«
Je tiens encore une fois à dénoncer l'orgie de mesures
autoritaires, et les mesures prises, je parle non seulement des actes
législatifs, et ceux qui s'annoncent mais aussi la tentative de
réduire au silence les autres stations comme la 902 qui, dès le
premier moment, quand le signal de l'ERT a été coupé, a diffusé
les émissions en direct de l'ERT à partir du signal analogique et
numérique.
DIGEA
(monopole privé dominant les médias grecs) a décidé de couper les
signaux de la 902 afin qu'elle ne puisse pas retransmettre les
émissions en direct de l'ERT, à partir des studios d'Agia
Paraskevi.
C'est
une mesure inadmissible, autoritaire, derrière s'y trouve le
gouvernement, cet État au service des monopoles. Il faut que les
travailleurs condamnent ces mesures, pas seulement de l'ERT, mais
aussi tout le peuple grec, en partant du mouvement ouvrier et
populaire ».
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