Is Obama watching you ?


Pour Obama, il faut faire des "compromis" entre sécurité et vie privée

Sous le feu des critiques après les révélations sur l'existence de programme de surveillance des communications par le renseignement, le président américain Barack Obama s'est exprimé pour la première fois, vendredi 7 juin, justifiant leur existence et assurant aux citoyens américains que "personne n'écoute vos appels téléphoniques".

"Les programmes dont on a parlé ces deux derniers jours dans les médias sont secrets dans le sens où ils sont classifiés. Mais ils ne sont pas secrets dans le sens où, dans le cas des appels téléphoniques, tous les membres du Congrès ont été informés. Les commissions ad hoc du renseignement [au Congrès] sont pleinement informées au sujet de ces programmes qui ont été autorisés par de larges majorités couvrant les deux partis depuis 2006".


Ces déclarations interviennent au lendemain des révélations du quotidien The Guardian sur la saisie automatique des centaines de millions de données téléphoniques de citoyens américains qui utilisent le réseau Verizon. Un scandale qui sonne d'ores et déjà comme la première étape d'une série de révélations sur les pratiques d'espionnage perpétrées dans le secret par les autorités américaines.

Le Washington Post a ensuite révélé que neuf compagnies – Apple, Google, Facebook, Microsoft, Yahoo, Paltak, AOL, YouTube et Skype – ont rejoint ce programme entre 2007 et 2011, ce qu'elles ont démenti. Ce programme mené par l'Agence nationale de sécurité (NSA) permettait de consulter directement et en temps réel les mails, ainsi que toutes conversations, photos, vidéos et chats sur ces sites.

Peu après ces déclarations, le président s'est rendu à un gala de bienfaisance à Santa Monica, en Caroline du Sud, où un homme a ouvert le feu, dans un campus de la ville. Les autorités ne savent pas encore si les deux événements ont un rapport.


"IL Y A DES COMPROMIS QUI SONT NÉCESSAIRES"

M. Obama a assuré que des représentants du peuple dûment élus sont tenus informés des mesures de surveillance téléphoniques, qui concernent uniquement les numéros et la durée des communications mais pas la teneur des conversations.


"Personne n'écoute vos conversations téléphoniques, ce n'est pas l'objet de ce programme, a-t-il insisté. Mais en analysant ces données, ils peuvent identifier des pistes sur des gens qui pourraient avoir recours au terrorisme."

Pour ce qui est du contrôle des mails et des pages consultées sur le Web, ce programme ne vise ni les citoyens américains, ni les personnes vivant aux Etats-Unis, assuré le président américain. Alors que ces programmes avaient été lancés sous son prédécesseur George W. Bush, M. Obama a assuré être arrivé au pouvoir avec une attitude "sainement sceptique" à leur encontre.

"Mon équipe les a évalués, nous les avons nettoyés de fond en comble. Nous avons développé certaines supervisions, certains garde-fous. Mais mon analyse, et celle de mon équipe, est que [ces programmes] nous aident à empêcher des attaques terroristes".

"Si jamais quelqu'un dans le gouvernement veut aller plus loin, il doit aller devant un juge fédéral", a-t-il ajouté, en rappelant qu'il avait prononcé il y a deux semaines un discours sur la stratégie antiterroriste des Etats-Unis. A cette occasion,

"j'ai dit que l'une des choses dont nous devions discuter et débattre était de trouver un équilibre entre la nécessité de faire en sorte que les Américains soient en sécurité et nos inquiétudes pour la protection de la vie privée", a expliqué le dirigeant américain, ajoutant : "Il y a des compromis qui sont nécessaires."


"UTILISÉS POUR PROTÉGER NOTRE NATION"

Une source gouvernementale contactée par l'agence Reuters a confirmé l'existence d'un programme de surveillance du Web hautement confidentiel qui n'avait jamais été dévoilée jusqu'à présent. Selon un haut fonctionnaire de Washington tenant à garder l'anonymat, le programme ne vise que des ressortissants étrangers habitant en dehors des Etats-Unis, ce qu'a répété par la suite le directeur du renseignement national James Clapper, avant Barack Obama lui-même.


La loi américaine, a expliqué le responsable anonyme, ne permet pas de viser un ressortissant américain ni une personne résidant sur le territoire américain. "Ce programme a récemment été de nouveau autorisé par le Congrès après de nombreux débats et auditions", a-t-il dit. "Les informations collectées grâce à ce programme sont parmi les renseignements les plus importants et les plus précieux que nous recueillons. Ils sont utilisés pour protéger notre nation d'une grande variété de menaces."

L'Union européenne a exprimé sa "préoccupation" sur les "possibles conséquences pour la vie privée des citoyens européens" après toutes ces révélations.

"Mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Nous avons besoin de plus d'informations et nous allons contacter nos homologues américains pour obtenir plus d'informations", a déclaré la commissaire chargée des affaires intérieures, Cecilia Malmström.

Jeudi, les Etats membres ont recalé un projet de réglementation sur la protection des données sur Internet. Ils se sont divisés entre ceux, dont le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui le jugeaient trop pénalisant pour les petites entreprises, et beaucoup d'autres qui ne le trouvaient au contraire pas assez protecteur des citoyens.




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