Les communistes algériens dénoncent les manœuvres aux sommets de l’Etat algérien dans un hôpital français
Il
est inadmissible que le chef d'Etat algérien tienne une "réunion
de travail" avec de hauts responsables du pays dans l' hôpital
militaire d'un Etat impérialiste.
L'opinion
nationale est encore sous le choc après avoir appris à travers les
canaux officiels d'information que le chef de l'Etat a organisé dans
la chambre d'un hôpital militaire français, où il se trouve pour
réadaptation fonctionnelle après un AVC, une réunion de
travail avec le chef du gouvernement et le chef d'état-major de
l'Armée Nationale Populaire. Au cours de leur visite les deux
responsables lui ont présenté un exposé portant sur la situation
générale du pays y compris, selon certains journaux, sur le plan
sécuritaire.
Quels
que soient les vrais motifs et les calculs politiciens de ceux qui
ont décidé cette visite, aucune raison ne peut justifier et aucun
travailleur, aucun patriote anti-impérialiste, ne peut admettre le
fait que c'est dans un hôpital de l'armée d'un Etat impérialiste,
qu'un chef d'Etat algérien discute des problèmes du pays et donne,
toujours à en croire le communiqué de la Présidence, des
instructions au gouvernement.
Personne,
à part les deux visiteurs algériens et les autorités françaises,
ne détient d'information sûre sur l'état de santé du chef de
l'Etat et sa capacité à donner ou non des instructions aux
responsables du pays. Mais là n'est pas la question. A travers
le communiqué de la Présidence on tente de banaliser un grave
événement. On veut faire croire que les rapports algéro-français
sont désormais fondés sur l'amitié et la confiance. Cela est
contraire à la réalité tant que l'Etat français est et demeure un
Etat impérialiste, l'Etat de la grande bourgeoisie monopoliste, quel
que soit le groupe de politiciens qui se trouve aux commandes, droite
ou parti socialiste. Les intérêts de la bourgeoisie monopoliste
française sont dans une contradiction antagonique avec ceux des
masses laborieuses algériennes. Seuls les bourgeois algériens
trouvent leur compte dans cette prétendue amitié.
Les
deux courants politiques qui dirigent en alternance la France mènent
la guerre aux peuples, en Afrique et au Moyen Orient pour assouvir
les appétits de la grande bourgeoisie française. Ils
échafaudent des plans pour s'emparer des richesses de l'Algérie par
n'importe quel moyen, par les pressions et la "manière douce"
ou par les ingérences ouvertes, n'hésitant pas à envisager pour le
peuple algérien le pire des scénarios, comme celui que le peuple
syrien est en train d'endurer du fait du soutien du gouvernement
français, des impérialistes américains, anglais et autres, aux
courants les plus rétrogrades de ce pays.
Cette
réunion dans un hôpital militaire français tend à désarmer la
vigilance des masses populaires au moment où, en raison de sa crise
économique structurelle, l'impérialisme devient partout plus
agressif maniant la fourberie et la violence la plus extrême pour
arriver à ses fins.
Les
communistes algériens ne confondent pas les exploiteurs
impérialistes français avec la classe ouvrière française, le
peuple français. Ils militent depuis toujours pour une amitié
réelle entre les deux peuples. Cette amitié s'est forgée en
profondeur entre les deux peuples avant et durant la guerre de
libération nationale dans la lutte contre le
colonialisme. Elle a continué à s'approfondir après l'indépendance
quand des milliers de Français désintéressés sont venus aider
l'Algérie à se construire. Elle se développe tous les jours autour
d'événements les plus divers, ainsi que dans la lutte contre les
ingérences étrangères, contre le despotisme et l'exploitation,
contre le pillage des ressources des nations économiquement
dominées.
Les
communistes et progressistes français qui dans le passé ont soutenu
le combat des Algériens pour l'indépendance ne manquent pas de
poursuivre de nos jours leur lutte contre les ingérences des
puissances impérialistes dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique.
Cette amitié est de nature à contrecarrer jusqu'à un certain point
les intrigues des milieux impérialistes les plus agressifs, mais ne
peut les empêcher d'ourdir les plans les plus sombres contre les
travailleurs et le peuple algériens, en s'appuyant sur la complicité
interne de classes et couches sociales algériennes exploiteuses et
parasitaires.
Cette
amitié donnera certainement tous ses fruits quand les travailleurs
algériens et français se seront débarrassés de leurs exploiteurs,
du système impérialiste et se mettront à édifier une société
nouvelle, une société socialiste, s'entraidant mutuellement dans la
réalisation de leurs espérances.
Communiqué
du Parti algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS) repris
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