l'Expert de l'ONU, Richard Falk, demande une enquête sur les prisonniers palestiniens en Israël
Richard
Falk a demandé lundi, devant le Conseil des droits de l'Homme, une
enquête sur les milliers de palestiniens détenus ou incarcérés
par Israël.
Environ
750.000 palestiniens ont été détenus depuis 1967 et 5.000 d'entre
eux sont actuellement incarcérés par l'Etat hébreu, selon le
dernier rapport de Richard Falk présenté lundi au Conseil.
Le
traitement de milliers de palestiniens détenus par Israël continue
d'être extrêmement préoccupant", a déclaré le représentant
de l'ONU, citant les arrestations de nuit, les détentions
arbitraires, les actes des torture et autres traitements inhumains et
humiliants. M. Falk mentionne également le déni d'accès à une
représentation juridique ou encore le transfert illégal de
palestiniens vers des prisons situées en Israël. Face à ces
multiples allégations, M. Falk, demande à la communauté
internationale d'enquêter.
Pendant
près d'un mois, des détenus palestiniens ont fait une grève de la
faim, entre avril et mai dernier. Une grève qui visait à obtenir de
meilleures conditions d'incarcération. Les détenus réclamaient
notamment l'abolition de l'isolement carcéral et de la détention
administrative, qui permet l'incarcération sans inculpation ni
jugement pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment,
ainsi que des visites pour les prisonniers originaires de Gaza. La
grève a pris fin le 14 mai avec la signature d'un accord entre les
représentants des détenus palestiniens en Israël et
l'administration carcérale israélienne.
Le
rapport de M. Falk demande aussi l'arrêt du blocus de la bande de
Gaza. "Avec 70% de la population qui dépend de l'aide
internationale (...), des changements radicaux et urgents sont
nécessaires pour que les palestiniens à Gaza puissent voir leurs
droits protégés", a-t-il dit.
Il
recommande aussi au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ou
à une commission d'enquête composée d'experts compétents en droit
international de se réunir pour examiner la question de l'occupation
prolongée et d'élaborer une convention à ce sujet.
Dénonçant
"46 années de déni des droits palestiniens", M. Falk, un
Américain ancien professeur de droit international, a relevé que
"l'occupation de la Palestine a permis l'annexion continue
par Israël des ressources et territoires palestiniens".
Israël,
qui a coupé les ponts avec le Conseil des droits de l'homme de l'ONU
lorsque celui-ci a décidé en mars 2012 de lancer la première
enquête internationale indépendante sur les conséquences des
implantations israéliennes dans les territoires palestiniens
occupés, n'a pas envoyé lundi de représentant pour participer aux
débats du Conseil. Le représentant palestinien a quant à lui
demandé à la communauté internationale de mettre en œuvre les
conclusions du rapport.
Pour
sa part, le représentant de l'Union européenne a affirmé que "les
colonies de peuplement" israéliennes et "la barrière de
séparation constituent des obstacles à la paix" mais il a
déploré que le rapport de M. Falk contienne des remarques
"politiques" allant au-delà du mandant de l'expert.
Vendredi,
l'ambassadrice américaine auprès du Conseil, Eileen Chamberlain
Donahoe, a demandé le départ de M. Falk, dénonçant le fait que
l'expert demande dans son rapport une enquête sur l'ONG "UN
Watch" l'accusant d'être un "lobby pro-israélien".
En
avril, le Canada a aussi demandé au Conseil de démettre de ses
fonctions M. Falk, lui reprochant des "propos antisémites"
dans un article où il est accusé de lier l'attentat de Boston à la
politique américaine face à Israël.
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