Tout va mal, même le soleil s'en mêle...

Trou coronal à la surface du soleil.
L’image est issue d'une combinaison de 3 longueurs d’ondes lumineuses.
 Crédit : NASA
BOURRASQUE. Vous avez-eu du mal à passer certains appels téléphoniques il y a peu ? Votre GPS mettait un peu plus longtemps que de coutume à vous localiser sur la carte ? Votre téléphone ramait un peu pour ouvrir cette satanée page web en 3G ? La faute en était peut-être à une bouffée de vent solaire émise par notre astre durant la dernière semaine du mois de mai.

"En temps normal, le soleil émet en permanence un vent "lent" de particules (principalement des protons et des électrons) explique Guillaume Aulanier, astrophysicien à l’Observatoire de Paris. Une "lenteur" toute relative puisque ces particules filent tout de même à 350 km/s. Mais par ses pôles, le soleil émet également un vent deux fois plus rapide. À la surface du soleil, ces émissions de vent solaire rapide se manifestent par l'apparition d'un "trou coronal" tel que celui-ci".

Dans  L'image du soleil en fausses couleurs, on remarque une tache correspondant au trou coronal par lequel s'échappe les vents solaires les plus rapides. Elle apparaît en bleu-violacé, ce qui signifie que cette zone d'où sont émises les particules solaires est plus froide et moins dense que le reste de la couronne solaire.

En temps normal, ces trous coronaux restent localisés à proximité des pôles du soleil. "Mais en période de forte activité, les trous coronaux peuvent se déplacer vers l'équateur" explique Guillaume Aulanier. Or, comme nous l'avions expliqué dans cet article, le soleil est actuellement au pic de son activité cyclique. Ces trous coronaux peuvent alors se retrouver directement orientée vers notre planète, comme ce fut le cas fin mai.


Quelles conséquences ?

Généralement ce vent solaire, même puissant, passe bien plus inaperçu qu'une véritable éruption solaire. Guillaume Aulanier tente une analogie : "En terme de puissance, une éruption solaire c'est comme un bon coup de pied aux fesses, tandis qu'un vent solaire puissant correspondrait à quelqu'un qui vous pousserait doucement de la main" s'amuse l'astrophysicien.

Toutefois, ce vent solaire peut venir légèrement comprimer le bouclier magnétique naturel de la terre (magnétosphère) lorsqu'il vient le heurter. "Peuvent alors se produire de petites aurores boréales. Cette variation du champ magnétique terrestre sous l'effet du vent solaire peut alors générer des courants électriques au niveau du sol" explique Guillaume Aulanier. D'où de potentielles perturbations dans les communications sur Terre.

ÉTENDU. Ultime effet et non des moindres : ce vent solaire contribue à user prématurément les satellites géostationnaires qui, placés à très haute altitude (à plus de 35 000 km du sol), sont moins protégés par la magnétosphère lorsque celle-ci est aplatie par les "bourrasques" de vent.

En cette période solaire agitée, de tels coups de vent solaires sont courants. Mais celui survenu fin mai, visible sur l'image ci-dessus a eu pour particularité d'être particulièrement étendu. C'est l’un des plus importants jamais observés depuis au moins un an précise la NASA.

Toutefois, contrairement à certaines prédictions alarmistes qui évoquent quelques mois de perturbations, ces dernières ne devraient pas durer plus de quelques jours.




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