Syrie : Hollande et Fabius, les "Don Quichotte" de la diplomatie Française
La
France, puissance moyenne, a beaucoup de mal à exister dans la «
gestion » du conflit syrien.
Bousculée
par des pays émergents hostiles à toute ingérence dans les
affaires intérieurs d’un État, incapable de surmonter la
paralysie de l’Union européenne, de mener seule une action
militaire ou diplomatique et de peser face à un Vladimir Poutine qui
ne la considère pas comme un interlocuteur du même rang.
Au
cours de leur rencontre à Moscou, mardi 17 septembre, Laurent Fabius
et son homologue russe Sergueï Lavrov n’ont pu que constater leurs
divergences, même si la France et la Russie affirment avoir pour
objectif commun de trouver une « solution politique « .
Le
chef de la diplomatie russe a opposé une fin de non recevoir au
souhait français de voir le Conseil de sécurité adopter une
résolution « sous chapitre VII« , le chapitre de la charte de
l’ONU qui prévoit des sanctions et jusqu’au recours à la force.
«
La résolution qui devra approuver la décision de l’Organisation
pour l’interdiction des armes chimiques ne sera pas sous chapitre
7« , le chapitre de la charte de l’ONU qui prévoit des sanctions
jusqu’au recours à la force, a déclaré Sergueï Lavrov. « Nous
l’avons dit clairement à Genève, et il n’y a rien de tel dans
le document que nous avons adopté » a-t-il martelé, en évoquant
l’accord conclu samedi, avec le secrétaire d’Etat américain
John Kerry sur la mise en oeuvre d’un plan de démantèlement des
armes chimiques syriennes.
Ce
n’est que dans un deuxième temps, si l’une ou l’autre des
parties enfreint les engagements pris, que le Conseil de sécurité
pourra envisager une action.
Dans
le Quotidien
d’Oran, le journaliste algérien Kharroubi Habib livre cette
analyse sous le titre
« Un duo français pathétiquement déphasé
«
Le duo Hollande/Fabius n’a pas digéré d’avoir été mis sur la
touche par John Kerry et Lavrov qui ont négocié sans les consulter
le délicat dossier de l’arsenal chimique syrien et sont parvenus à
un accord qu’à défaut de pouvoir dénoncer il en a salué du bout
des lèvres le caractère positif et encourageant pour une issue
politique à la crise syrienne. Il espère néanmoins toujours faire
jouer à la France un rôle central dans les évènements qui sont
attendus comme devant découler de l’application du plan
américano-russe sur lequel il n’a pas eu son mot à dire. C’est
l’objectif de l’offensive diplomatique et des déclarations
médiatiques auxquelles se sont adonnés ces derniers jours le
président français et son ministre des Affaires étrangères. Une
agitation qu’un observateur non averti peut interpréter comme
confirmant que Paris est en train de réussir un retour en force
auprès des deux capitales américaine et russe qui ont fait du
règlement de la crise syrienne leur domaine réservé ».
«
La réalité est cependant toute autre ; car si Washington a consenti
à ménager la susceptibilité offensée de Paris en dépêchant John
Kerry auprès de l’Elysée et du Quai d’Orsay et que Lavrov va
recevoir aujourd’hui Laurent Fabius, il n’en restera pas moins
que le succès ou l’échec du plan américano-russe dépendra de ce
dont ont convenu secrètement entre eux, au nom de leurs États, John
Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ».
«
Le duo français n’est pas dupe des résultats qu’obtiendra son
agitation diplomatique et médiatique. Elle ne vaut pas en tout cas à
la France un succès quelconque dans sa tentative de dissiper
internationalement la méfiance et la grande réserve que sa position
ultra interventionniste et franchement sans retenue lui a valu au
sein de la communauté internationale. Ce qu’en espèrent ces deux
acteurs est qu’elle crée l’illusion au sein de l’opinion
française que leur pays, grâce à leur persévérance et à leur «
habileté » diplomatique, revient par la fenêtre dans un conflit
dont il a été chassé par la porte ».
«
Mais les Français se sont convaincus à juste titre que le duo
Hollande/Fabius, depuis le début ont lamentablement positionné la
France dans le conflit syrien, en partie par inexpérience, et en
n’ayant pas mesuré que des enjeux aussi cruciaux pour l’Amérique
et la Russie les deux pays préféreront lui apporter une solution
réciproquement satisfaisante. 60% d’entre eux ont estimé
déplorable et humiliante pour la France la gestion du conflit par la
paire Hollande/Fabius. Et ce n’est pas parce que Hollande les a
regardés dimanche « les yeux dans les yeux » pour tenter de les
convaincre du contraire qu’ils vont changer d’opinion. Au
contraire, la lecture que leur président a faite pour eux de la
pièce diplomatique qui se joue autour du conflit syrien les conforte
dans leur jugement que la France n’est qu’un partenaire de second
rang qu’Américains et Russes ont convenu de mettre devant le fait
accompli dont ils ont arrêté les étapes et les gestes qui vont le
rendre irréversible ».
«
Malgré la suffisance de leur posture publique, Hollande et Fabius
ont amèrement compris qu’ils sont réduits à celle de « Don
Quichotte » et ont tenté pathétiquement et dérisoirement à la
fois de la valoriser en allant quêter « l’appui » de la Chine.
Fabius n’a eu droit à Pékin qu’à un intérêt poli dont n’ont
pas été exclues des piques ironiques sur la « place et l’influence
» spécifiques de la France sur la scène international».
Ces deux guignols ont bien mérité leur déculottée ! dommage pour la France...
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