Quand la laïcité devient une arme de l'idéologie totalitaire
Quand la "gauche", l'UMP, et le Front National s'unissent pour défendre une pseudo laïcité on peut avoir peur.
Les mères voilées accompagnant des sorties scolaires ne sont pas soumises, par principe, à la neutralité religieuse,
a estimé le Conseil d'Etat lundi 23 décembre. La plus haute juridiction
administrative a tout de même rappelé que « les exigences liées au bon
fonctionnement du service public de l'éducation peuvent conduire
l'autorité compétente, s'agissant des parents qui participent à des
déplacements ou des activités scolaires, à recommander de s'abstenir de
manifester leur appartenance ou leurs croyances religieuses ».
Interrogé
par le défenseur des droits sur plusieurs questions relatives à la
laïcité et au service public, notamment l'accompagnement de sorties
scolaires par des mères voilées, le Conseil d'Etat n'a fait aucune
mention explicite, dans son étude, de la circulaire Chatel. Ce texte de
l'ancien ministre de l'éducation Luc Chatel, datant de 2012, demande
que les mères d'élèves accompagnant les sorties scolaires ne portent
pas de signes religieux ostentatoires. Dans les faits, elle continue de
s'appliquer, rappelle le ministère de l'éducation.
Dans
sa saisine, le défenseur constatait que, « sur le terrain », les «
dispositions prises [variaient] d'un établissement à l'autre ».
Dominique Baudis évoquait des « zones d'ombre » dans les textes et
souhaitait « pouvoir être en mesure d'apporter des réponses étayées »
aux personnes qui l'avaient interrogé. « La présente étude, purement
descriptive, n'a [...] pour objet ni de dresser un panorama de la
laïcité ni de proposer des évolutions, quelles qu'elles soient, mais de
dresser un constat du droit en vigueur », rapelle le Conseil d'Etat
dans son étude.
Appel à une offensive laïque
Réagissant
à la publication de cette étude, le ministère de l'éducation s'est
empressé d'affirmer que la circulaire Chatel « restait valable ». Le
ministère réaffirme que « le milieu scolaire est un cadre qui doit être
particulièrement préservé » et estime, dans un communiqué, que cette
circulaire datant de mars 2012 « est mise en œuvre sur le terrain avec
intelligence, en privilégiant toujours la voie du dialogue ».
L'ancien
ministre de l'éducation nationale Luc Chatel a lui-même réagi à cette
décision, estimant qu'« il ne [pouvait] y avoir de laïcité à géométrie
variable, de laïcité à la carte » et qu'« il [fallait] renforcer la loi
de 2004 sur les signes religieux ostentatoires à l'école ». L'avis du
Conseil d'Etat « souligne le flou et l'ambiguïté de la législation
actuelle », a ajouté l'actuel vice-président délégué de l'UMP, qui a
appelé « les républicains de tout bord [à] s'unir pour défendre la
laïcité et la neutralité du service public ».
La
présidente du Front national, Marine Le Pen, a pour sa part invité le
gouvernement à « ne pas suivre cet avis » et à proposer une loi «
interdisant de façon définitive ces signes religieux ostensibles chez
les accompagnants ».
L'avis
du Conseil d'Etat « confirme l'affaiblissement considérable du principe
de laïcité dans notre pays », a condamné Marine Le Pen dans un
communiqué. « Devant la progression inquiétante du communautarisme et
des revendications politico-religieuses [...], seule une offensive
laïque majeure face à tous les obscurantismes permettra de stabiliser
nos principes essentiels », selon elle.
Le Monde
Note
On peu sourire quand on entend Marine Le Pen lutter contre l'obscurantisme , ce mot prête à bien des confusion... Le prétexte de la lutte contre contre l’obscurantisme recouvre, ni plus moins, la même réalité que la chasse aux sorcières brûlées en place publique dans les siècles passés. On ne brûle plus physiquement mais on exclue on stigmatise, on pousse vers un radicalisme, une guerre sans fin où la laïcité qui est le respect de l'autre n'a rien à gagner.
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