Le peuple du Honduras se révolte.
c’est tout le régime issu du coup d’Etat de 2009 qui est contesté pour la première fois dans la rue, régime de surexploitation et de misère pour le peuple, de pillage, de répression, d’encouragement à la criminalité. Dans ce domaine encore, la situation du Honduras est l’une des pires du monde.
Depuis plusieurs semaines, les Honduriens manifestent par dizaines de milliers contre la corruption et pour la démission du président, aux cris de « JOH dégage ! » (JOH : Juan Orlando Hernandez). Les soirées sont éclairées par des « marches des torches ». Certains qualifient leur protestation de « mouvement des Indignés » transposant l’expérience espagnole.
Le
mouvement a éclaté à mesure de la révélation d’un scandale de
détournement de fonds aux dépens de l’Institut de sécurité sociale d’une
ampleur inouïe dans ce pays de 8 millions d’habitants, l’un des plus
pauvres d’Amérique, pourtant habitué à la corruption généralisée. Le
Parti national au pouvoir et le gouvernement sont directement impliqués.
Un procureur avance un montant cumulé de 500 millions de dollars pour
un budget annuel de la Sécurité sociale de 300 millions. Des médicaments
auraient été, par exemple, achetés par les hôpitaux à 5000 fois leur
prix bien qu’étant de « qualité douteuse ». Le chiffre est aussi avancé
de 2800 décès imputables au scandale.
C’est
si gros que le pouvoir est sur la défensive. Le directeur général de la
Sécurité sociale a dû démissionner. Deux anciens vice-ministres ont été
arrêtés. Une commission d’enquête a été constituée dont les
manifestants contestent la probité. Ils accusent aussi personnellement
le président Hernandez quoiqu’il s’en défende et propose un « dialogue »
également rejeté.
En
réalité, c’est tout le régime issu du coup d’Etat de 2009 qui est
contesté pour la première fois dans la rue, régime de surexploitation et
de misère pour le peuple, de pillage, de répression, d’encouragement à
la criminalité. Dans ce domaine encore, la situation du Honduras est
l’une des pires du monde.
Les
manifestants en appellent à la constitution d’une commission
internationale d’enquête pour la vérité et contre l’impunité. Une
mission de l’ONU est sur place depuis le 6 juillet.
Au-delà de cette revendication, le mouvement pose la question du changement politique mais il cherche ses voies.
En
2009, l’ancien président Zelaya avait été écarté du pouvoir,
illégalement, par ceux qui refusaient sa politique de rapprochement avec
le Venezuela, la Bolivie, Cuba et les pays de l’Alliance bolivarienne
des Amériques (ALBA). De récentes révélations de Wikileaks confirment –
s’il était besoin – l’implication directe, dans le coup d’Etat et dans
sa consolidation, des services de l’Administration américaine et
notamment de l’ancienne Secrétaire d’Etat, aujourd’hui candidate à la
présidence, Hilary Clinton.
Certains
porte-parole qui émergent des « Indignés » refusent, comme ailleurs, la
participation des partis politiques d’opposition à l’organisation du
mouvement. Qui est fiables pour le peuple de ces leaders ou de ces
partis ? Mais une alternative politique sans organisation politique est
impossible.
La
dure expérience hondurienne poursuit les expériences sud-américaines
d’émancipation socialiste. Elles ont leurs limites mais aussi leur
importance historique : L’impérialisme déploie tous les moyens pour les
réduire. Solidarité avec le peuple hondurien !
Solidarité internationale
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