Les touristes c'est mauvais pour la planète





Le touriste, une espèce invasive

Les touristes c'est mauvais pour la planète, et pas à cause de leur manque général de savoir-vivre. Les raisons ? Une petite liste, non exhaustive : 

Le tourisme pollue


Les transhumances saisonnières de troupeaux d'automobiles s'entassant dans la vallée du Rhône (entre autres), c'est 6% des émissions de gaz à effet de serre en France. Ça représente 30 millions de tonnes de gaz carbonique par an. Si on ajoute les avions, ça fait 4 à 5% d'émissions en plus.
L'avion est d'ailleurs le moyen de transport le plus polluant au monde par kilomètre et par passager : une étude de la commission européenne a récemment montré qu'un aller-retour Londres/New-York produit autant de gaz à effet de serre que le chauffage d'une maison pendant un an. Et ce n'est qu'un début : les déplacements touristiques devraient représenter entre 10 et 20% des émissions mondiales en 2050. Le changement climatique, vous connaissez ?
 
Le tourisme épuise les ressources locales

L'eau, par exemple, qui est un bien beaucoup trop rare dans certaines régions du monde, est gaspillée par des équipements touristiques pour alimenter piscines et autres terrains de golf.


En plus, le touriste moyen consomme plus d'eau que les habitants du pays qu'il visite : en Espagne, par exemple, la consommation moyenne d'un touriste est de 40 litres d'eau, soit... le double de celui d'un citadin espagnol. Dans les pays où l'accès à l'eau potable est un enjeu de survie pour une grande partie de la population, cela frise l'indécence.

Le tourisme, c'est sale

Et je ne parle pas du tourisme sexuel, mais bien de la dégradation de l'environnement. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, on a noté qu'un touriste produit 1,5kg de déchets par jour, soit 350.000 tonnes par an à traiter, et c'est juste pour une région. Ce n'est pas parce qu'on est en vacances qu'on doit jeter ses papiers gras partout, mais c'est pourtant ce que fait le touriste moyen.
Le tourisme crée des réserves d'Indiens

Les hauts lieux naturels ou historiques génèrent des environnements qui sont dédiés aux touristes. On leur offre le typique qu'ils attendent, on transforme l'environnement, et on l'isole de la vie des habitants et de l'éventuelle misère des lieux.

On transforme des populations en attractions, et au lieu d'aller s'enrichir à leur contact, on les modèle peu à peu selon l'idée qu'on se fait d'elles, comme des réserves d'indiens arborant fièrement des coiffes à plumes... que leurs ancêtres n'ont jamais portées mais nécessaires pour ne pas décevoir le touriste qui s'attend à les voir. 


 Le tourisme détruit le patrimoine de l'humanité 

 

On pourrait parler de Lascaux, ou de la grotte Chauvet, désormais interdites au public. Ou encre des graffitis sur les monuments, comme en Égypte.

Et aussi de tous ces lieux qu'il faut restaurer, protéger, encadrer au point ou personne n'en profite vraiment, comme à Stonehenge où les légions de touristes, plus ravageuses que les légions romaines, doivent tourner inlassablement autour d'un périmètre tracé au cordeau sans jamais approcher les pierres.

Faire la queue pendant des heures pour à peine apercevoir un monument... et dire qu'on y était, c'est ça, s'enrichir culturellement ?

Faire l'économie... des touristes ?

Reste l'argument économique. Un grand classique. "Et ces pauvres gens, si on ne leur apportait pas des devises, comment mangeraient-ils ?" Une excuse commune, que l'on entend aussi dans des pays où les "pauvres gens" ont un niveau de vie égal au nôtre.

La vraie question est de savoir comment on a pu rendre des régions et des pays entiers économiquement dépendants de hordes venues buller les pieds en éventail tout en absorbant les ressources locales et en massacrant la planète.

C'est un modèle assez similaire à celui de ces contrées où l'agriculture est quasiment détournée de son but originel (nourrir les populations) pour fournir des biens de consommation mondiale (café, huile de palme...) à des coûts défiant toute concurrence (pour l'acheteur) et à qui on revend ensuite nos excédents à bas prix, précarisant encore plus les producteurs locaux.

En plus, faites-vous une raison, personne n'aime les touristes. Même les touristes ne les aiment pas, surtout quand ils sont chez eux.

Prenez la Bretagne, par exemple. On accueille des tas de Parisiens, mais on se marre dans leur dos dès qu'ils ont franchi la porte en se gaussant de la manière dont ils ont prononcé kouign-amann.

Le tourisme, on est de moins en moins nombreux à pouvoir se le permettre. Il y a déjà les "sans-dents" en moins. Avec ce qu'ils gagnent, vous croyez vraiment qu'ils peuvent se payer des vacances à plus de 100 bornes de chez eux ? À ça on va ajouter les Britanniques, dont le nombre hors de chez eux va sérieusement diminuer avec le Brexit et la chute consécutive de leur pouvoir d'achat.

Pas besoin d'avion pour de bonnes vacances


On ne va pas pour autant supprimer les vacances, mais on pourrait juste arrêter de considérer qu'elles riment forcément avec "aller le plus loin possible de chez soi". On n'a pas besoin de faire des milliers de kilomètres en avion pour passer de bonnes vacances.

La découverte peut se faire à deux pas. Une randonnée nature, un projet humanitaire ou scientifique, des visites de musées locaux, ou juste profiter de l'environnement sans le dégrader, sans s'entasser tous dans les mêmes régions.

Il y a des merveilles partout, et vous pourriez y avoir accès et y passer quelques semaines de rêve. Sans la foule. Sans les embouteillages. Sans prendre l'avion. Allez, l'année prochaine, on arrête le tourisme ?


Nouvel Obs : les touristes sont une plaie : pour en finir avec cette espèce invasive

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