Les Etats-Unis provoquent stratégiquement la Russie et neutralisent l'Europe pour consolider leur zone d'influence

 


Des habitants font la queue pour recevoir de l'aide humanitaire à Volnovakha, dans la région de Donetsk, le 15 mars 2022. (Xinhua/Victor)


Les Etats-Unis "cherchent à consolider ces zones d'influence à tout prix, ce qui garantit des facilités commerciales à leurs entreprises et un accès aux matières premières", estime le sociologue portugais Boaventura de Sousa Santos.

LISBONNE, 16 mars (Xinhua) -- Provoquer la Russie et neutraliser l'Europe sont les "deux piliers" de la stratégie des Etats-Unis pour consolider leurs sphères d'influence, ce qui a abouti en partie au conflit russo-ukrainien, estime le sociologue portugais Boaventura de Sousa Santos dans une tribune parue le 10 mars dans le quotidien Publico.

Les Etats-Unis "cherchent à consolider ces zones d'influence à tout prix, ce qui garantit des facilités commerciales à leurs entreprises et un accès aux matières premières", écrit-il.

Selon lui, le conflit en Ukraine "était préparé depuis longtemps" pas seulement par la Russie, mais aussi par les Etats-Unis. Quant à l'Europe, "la stratégie américaine repose sur deux piliers : provoquer la Russie et neutraliser l'Europe".

L'expert cite un rapport de 2019 commandé par le Pentagone à la RAND Corporation, un think tank, qui a analysé "les mesures non violentes susceptibles de mettre sous tension l'armée ou l'économie russes ou encore la position politique du régime dans le pays ou à l'étranger".

Ces mesures, selon ce rapport, "conduiraient la Russie à être en concurrence dans des domaines ou des régions où les Etats-Unis ont un avantage concurrentiel, ce qui amènerait la Russie à devoir se surpasser militairement ou économiquement ou ferait perdre au régime son prestige et son influence au niveau national et/ou international".

L'élargissement vers l'est de l'OTAN, à l'encontre de ce qui avait été convenu avec le gouvernement russe en 1990, écrit M. Santos, a été "la pièce maîtresse initiale de la provocation".

Quant à l'Europe, "le principe (pour les Etats-Unis) est de consolider sa condition de partenaire mineur qui ne s'aventure pas à perturber leur politique de zones d'influence", ajoute le sociologue avec une Europe qui "doit être un partenaire fiable", mais ne pouvant "pas parvenir à la réciprocité".

Pour résoudre la crise ukrainienne, poursuit-il, il devrait y avoir des pourparlers entre la Russie d'un côté et les Etats-Unis/l'OTAN/l'Union européenne de l'autre, avec une Ukraine indépendante qui ne rejoindrait pas l'alliance atlantique.

Après les interventions militaires de l'OTAN en 1999 en Serbie, en 2001 en Afghanistan, en 2003 en Irak et en 2011 en Libye, Boaventura de Sousa Santos conclut en demandant : "Sera-t-il possible de continuer de considérer l'OTAN comme une organisation défensive?".

Xinhua




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