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Quand mentir devient ton Job et te rend malade

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 Devoir duper le client tout en le servant : une prescription inédite à l'origine d'une forme de souffrance au travail elle aussi inédite, la souffrance éthique. Dans Mentir au travail (PUF), Duarte Rolo, psychologue clinicien, maître de conférences à l'université Paris-Descartes, a mené une enquête édifiante au cœur des centres d'appels téléphoniques. Il analyse ces nouvelles pratiques de management et d'organisation du travail qui, si on ne les interroge pas, pourraient nous mener tout droit vers un nouveau « Meilleur  des mondes ». Qu'est-ce que la souffrance éthique ?    Duarte Rolo : C'est l'expérience de la trahison de soi. Cette souffrance apparaît lorsqu'on est amené à adopter des pratiques de travail avec lesquelles on n'est pas d'accord et qui vont à l'encontre de ses valeurs. On a alors l'impression d'être en porte-à-faux vis-à-vis de soi-même et d'une éthique professionnelle. La pa

Ces Algériens qui ont fait la guerre d’Espagne

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Un film documentaire est en préparation sur un volet méconnu de l’histoire contemporaine espagnole. L’implication de musulmans dans les brigades internationales qui se sont engagées durant la guerre civile espagnole (1936-1939) aux côtés des républicains contre les nationalistes et qui s’était conclue par la victoire du général Franco.    À l’origine du projet, Andreu Rosés (chercheur) et Marc Almodovar (réalisateur). Ils estiment le nombre d’engagés pour sauver la République d’Espagne à près de 700 dont une majorité d’Algériens. Le nombre avoisinerait les 500 combattants. L’équipe espagnole séjourne actuellement en Algérie, plus particulièrement à Béjaïa, en vue de rencontrer les descendants de ces combattants de la liberté et de la République. Parmi ces centaines de combattants, une bonne partie est originaire de Béjaïa et de son arrière-pays. La vallée de la Soummam (Timezrit, Sidi Aïch, Akfadou, Ighil Ali, etc.) mais aussi du Sahel.    Il s’agit bien évidemment de milita

Frantz Fanon :Une pensée à l’épreuve du temps

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"Si en 1849, il s’agissait de sauver le capitalisme organisé à partir de l’institutionnalisation de la race comme politique sociale, en 2015, il s’agit de sauver le stade ultime du capitalisme dans ses aspects financiers et économiques fondés sur une guerre sans fin aux peuples du Nord et du Sud. Il s’agit de ne plus reconnaître aucun droit aux êtres humains, le seul droit possible étant celui du système financier économique qui se protège des peuples par la mise en place d’une surveillance accrue et d’une militarisation avec l’aide d’institutions internationales multilatérales ou financières au service du capital. " 20 juillet 1925 - 20 juillet 2015 - Quatre-vingt-dixième anniversaire de la naissance de Frantz Fanon 22 juillet par Mireille Fanon-Mendès France   En France, le décret du 27 avril 1848 relatif à l’abolition de l’esclavage a laissé à l’As

Pourquoi j’ai voté contre (par Yanis Varoufakis)

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Dans un article publié dans « Le Journal des Rédacteurs », l’ancien ministre des finances Yanis Varoufakis explique les raisons de son vote contre le nouveau mémorandum.     J’ai décidé d’entrer en politique pour une raison : pour être aux côtés d’Alexis Tsipras dans la lutte contre la servitude de la dette. De son côté, Alexis Tsipras me fit honneur en me mobilisant pour une raison : une conception très précise de la crise fondée sur le rejet de la doctrine Papaconstantinou [conseiller économique (2004-2007) puis ministre des Finances (2009-2012) de Papandréou, NdT], selon laquelle entre la faillite désordonnée et les emprunts toxiques, l’emprunt toxique est toujours préférable. Il s’agit d’une doctrine que je rejetais car elle faisait peser une menace constante dont le but était d’imposer, dans la panique, des politiques qui garantissent une faillite permanente et, en fin de compte, la servitude par la dette. Mercredi soir, au Parlement, j’ai été appelé à choisir entre (

Grèce : la carte du fascisme pour dévoyer le mouvement populaire

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Le réalisateur a signé les documentaires « Debtocracy », « Catastroïka » et « Fascism Inc. ». Il est aussi cofondateur du magazine critique Unfollow. Retour sur une défaite grecque aux conséquences incertaines. Comment jugez-vous l'accord imposé à Alexis Tsipras par les créanciers et ratifié par la Vouli malgré le « non » massif exprimé par le peuple grec lors du référendum du 5 juillet ?  Aris Chatzistefanou. Pour moi cet accord est une capitulation totale, je n'ai pas d'autre mot. Pour la première fois depuis quarante ans, le peuple grec avait enfin la possibilité de s'exprimer, de décider de son futur et ce gouvernement a finalement décidé de tourner le dos à l'expression de la volonté populaire en reprenant des négociations menant à la même impasse qu'avant le référendum. C'est à se demander s'ils voulaient vraiment gagner ce référendum, s'ils n'espéraient pas un résultat plus serré pour se revendiquer d&

Une alternative est possible au plan négocié entre Alexis Tsipras et les créanciers à Bruxelles

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par Eric Toussaint Le 5 juillet 2015, à l’issue du référendum initié par le gouvernement d’Alexis Tsipras et le parlement hellène, le peuple grec a rejeté massivement la poursuite de l’austérité que voulaient lui imposer les institutions qui auparavant agissaient sous le nom de Troïka . C’est une splendide victoire de la démocratie. Pourtant, s’il est mis en pratique, l’accord intervenu le lundi 13 juillet au matin, signifiera la poursuite de l’austérité dans le cadre d’un nouvel accord pluriannuel. Ce qui est en totale contradiction avec le résultat du référendum. Cette proposition inclut l’abandon d’une série très importante d’engagements pris par Syriza lors de la campagne électorale qui lui ont permis d’obtenir une victoire d’une portée historique le 25 janvier 2015. Syriza a engagé sa responsabilité devant le peuple grec et il serait tragique qu’elle ne la respecte pas, d’autant que le peuple lui a apporté un appui très clair tant le 25 jan

Euro ou refus de l’austérité, il faut choisir !

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  Déclaration du réseau Faire Vivre et Renforcer le PCF Le diktat de la commission européenne s’est refermé sur la Grèce.   Non seulement, elle doit accepter une nouvelle étape d’austérité, sans aucune garantie de refinancement à long terme de sa dette, mais elle doit accepter une tutelle encore plus étroite, jusqu’à livrer une grande part de son patrimoine public à une privatisation directe confiée à la Troïka et ne plus pouvoir consulter son peuple sans l’autorisation de la commission européenne. L’audit de la dette avait pourtant montré que les plans européens cherchaient d’abord à sauver les banques européennes. Le fonds de privatisation sera bien évidemment dans les mains des mêmes banquiers et de leurs oligarques européens préférés qui se partageront les dépouilles de l’état grec. L’urgence n’est pas de savoir si le gouvernement Tsipras pouvait faire mieux . Il a bien expliqué qu’il se contraignait à défendre la dignité du peuple grec da