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Affichage des articles du décembre, 2015

Amistad : "On voit trop souvent l'abolition de l'esclavage comme un cadeau des Blancs”

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« Celui qui cherche à s’affranchir doit porter le premier coup.» C’est à la page 292 que Marcus Rediker cite ce vers de Byron, qui éclaire l’ouvrage qu’il consacre à l’Amistad, du nom de ce bateau où des esclaves se révoltèrent en 1839, marquant une étape-clé dans l’histoire de l’abolition de l’esclavage. A rebours d’une historiographie traditionnelle qui met en valeur les combats des abolitionnistes et confine de façon assez paternaliste les esclaves dans une sorte de passivité et d’incapacité politique, Marcus Rediker, historien américain spécialiste de l’histoire maritime, entend montrer que les esclaves avaient des capacités et ont combattu pour leur propre libération. Bibli O bs. Très connue aux Etats-Unis, où elle a été notamment transposée au cinéma par Spielberg, l’histoire de l’Amistad est largement ignorée en France. Pouvez-vous nous la résumer?

Noël : Si comme ils le disent l'Europe était chrétienne ...

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j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez recueilli Si comme ils le disent l'Europe était chrétienne il n'y aurait pas tous ces SDF dans la rue, tous ces exclus, tous ces travailleurs qui travaillent sans avoir de quoi vivre, tous ces étrangers que l'on ne veut pas accueillir ... tous ces Joseph, Myriam, Jésus que l'on chasse de leur squat en plein hiver ... il n'y aurait rien de tout cela personne n'exploiterait son prochain pour pouvoir vivre mieux ...   Ils n'écoutent pas celui qu'ils prétendent "adorer" 34    Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : Venez, vous qui êtes bénis de mon Père ; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. 35    Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger ; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et

Voilà les jeux sont fait, Je peux dire ce que je pense

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Par Danielle Bleitrach Bon maintenant je peux dire ce que je pense, je ne nuirai plus à des gens que j’estime et qui se battent comme ils peuvent dans le cadre d’une catastrophe annoncée. Certains se sont étonnés de ma colère devant la référence à la prise de pouvoir d’Hitler par les élections. Oui cette analogie, ce négationnisme historique est insupportable au moins pour deux raisons. La première c’est qu’à force d’entendre des bobos irresponsables jouer à se faire peur avec cette référence pour mieux sauver le PS menant la politique de la droite et courant derrière le sécuritaire et la guerre, ils ne font plus peur qu’à une poignée… A force de faire monter le FN pour prétendre effacer la politique au service du patronat et contre les petits ; à force d’ignorer les chômeurs, les gens qui n’ont plus de quoi vivre le 15 du mois, à force de substituer les mœurs à la question sociale, on se dit que leur dénonciation devient une recommandation. A force de voir les mêmes prôner la gue

Les idéaux républicains sont devenus des armes de discrimination et de mépris

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La différence même entre les idées du FN et les idées considérées comme respectables et appartenant à l’héritage républicain s’est évaporée. Le Front national n’a plus besoin de dire que les immigrés nous volent notre travail ou que ce sont des petits voyous. Il lui suffit de proclamer qu’ils ne sont pas laïques, qu’ils ne partagent pas nos valeurs, qu’ils sont communautaristes…   Interview Jacques Rancière Nouvel obs avril 2015 L’OBS: Il y a trois mois, la France défilait au nom de la liberté d’expression et du vivre-ensemble. Les dernières élections départementales ont été marquées par une nouvelle poussée du Front national. Comment analysez-vous la succession rapide de ces deux événements, qui paraissent contradictoires? Jacques Rancière : Il n’est pas sûr qu’il y ait contradiction. Tout le monde, bien sûr, est d’accord pour condamner les attentats de janvier et se féliciter de la réaction populaire qui a suivi. Mais l’unanimité demandée

Vénézuéla : est-ce la fin de la révolution bolivarienne ?

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Avec l’élection de deux tiers de députés de droite vient de se répéter le scénario médiatique qui accompagna la défaite électorale des sandinistes au Nicaragua en 1990. Le pays semble rentrer dans l’ordre néo-libéral, on reconnaît que la « dictature » est une démocratie, on félicite les perdants pour leur reconnaissance immédiate des résultats. Mais pourquoi Caracas, au lendemain du scrutin, était-elle si triste ? Pourquoi une telle victoire n’a-t-elle déclenché la moindre liesse dans le métro, dans les rues ? Comment comprendre la mobilisation de collectifs populaires, ou que les syndicats se déclarent en « état d’urgence », alors qu’il y a trois jours une partie de même cette base populaire ne s’est pas mobilisée en faveur des députés bolivariens ? Dès l’élection de Chavez en décembre 1998, nombre d’institutions révolutionnaires se sont peuplées du « chiripero » – surnom donné à la masse d’employé(e) qui troquèrent en 24 heures la casquette du populisme des années 90 pour une chem