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Affichage des articles associés au libellé Point-de-vue

Un monde sans esprit a fabriqué les terroristes

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 PAR ROLAND GORI* «Les terroristes appartiennent toujours à leur époque, ils ressemblent davantage à la civilisation qu’ils combattent qu’à l’idéologie dont ils se prévalent. L’État islamique ne fait pas exception.» « La crise, c’est lorsque le vieux monde est en train de mourir et que le nouveau monde tarde à naitre. Et dans ce clair-obscur naissent les monstres.[1] » « Une toute nouvelle pauvreté s’est abattue sur les hommes avec ce déploiement monstrueux de la technique. Et l’envers de cette pauvreté c’est la richesse oppressante d’idées qui filtrent chez les gens […] Que vaut en effet tout ce patrimoine culturel s’il n’est pas lié pour nous justement à l’expérience ? […] cette pauvreté d’expérience ne concerne pas seulement nos expériences privées, mais aussi celle de l’humanité en général. Et c’est en cela une forme nouvelle de barbarie.[2] » Non Mr Valls, « expliquer ce n’est pas excuser », essayer de comprendre les meurtres de masse, les crimes violents et lâ

Naomi Klein : « Le sort des États-Unis a été scellé par l’élite de Davos »

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« Le choix inconditionnel du néolibéralisme par Hillary Clinton a été catastrophique. La seule réponse désormais consiste à s'en prendre aux milliardaires. » C’est ce qu’écrit la journaliste et militante canadienne Naomi Klein dans une chronique publiée le 9 novembre dans The Guardian, où elle analyse la victoire de Donald Trump. Ils vont pointer un doigt accusateur sur James Comey et le FBI. Ils mettront tout sur le compte des stratégies de découragement des électeurs et du racisme. Ce sera la faute de Bernie ou de la féminophobie. Ils accuseront les petits partis et les candidats indépendants. Ils reprocheront aux médias de lui avoir fourni une plate-forme, aux médias sociaux d'avoir été son mégaphone et à Wikileaks d'avoir déballé le linge sale. Mais tout cela passe à côté de cette force qui porte précisément la plus grande responsabilité du cauchemar dans lequel nous nous sommes éveillés : le néolibéralisme. Cette vision mondiale, qui a été incarnée à f

MANIPULER DES EMOTIONS à DES FINS DE POUVOIR .

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une quelconque ressemblance avec ce que nous vivons ne serait pas fortuite. Nanou Ferrier· mardi 17 novembre 2015 En agissant sous le coup des émotions, la colère par exemple, on fait plus facilement des erreurs ; les émotions peuvent nous gêner pour penser aux conséquences de nos pensées ou de nos actes. Certains utilisent ce fonctionnement naturel du cerveau pour nous faire accepter des pensées, des actes qui ne seraient pas acceptables sans cette association avec une émotion forte. Faire appel à l’émotionnel est même une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. Les publicitaires - vendre des objets inutiles Comment réussir à vendre un objet cher et inutile ? En l’associant à une émotion. Par exemple l’ image d’une femme sensuelle, dénudée provoque chez l’homme hétéro une émotion. Cette émotion diminue sa capacité à raisonner. Dans cet environnement propice, la publicité p

Le lien entre "violence terroriste" et essence de l’islam est une idée fausse et dangereuse.

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Depuis les attentats de 2015, sous couvert de lutte contre le terrorisme, diverses institutions françaises ont mis en place une islamophobie d’État. Les attaques de Bruxelles risquent de ne pas enrayer ce dispositif dangereux. De Matignon à l’Académie française en passant par Sciences-Po, le nouveau sport à la mode consiste à soutenir l’existence d’un lien entre la "violence terroriste" et l’essence de l’islam. Daech serait le résultat d’un vice interne de l’islam – et non, par exemple, de l’invasion désastreuse de l’Irak par les États-Unis et leurs alliés en 2003. Initiée depuis une décennie par quelques intellectuels médiatiques, renforcée récemment par une poignée d’intellectuels musulmans, l’idée s’est imposée : le djihadiste serait dans le musulman comme le papillon dans la chrysalide. Une pensée totalisante Cette idée naguère isolée s’est répandue au point de devenir officielle. Politiciens et intellectuels s’affairent à décomplexer l’islamophobie et à reto

Le néolibéralisme est un fascisme

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Par Manuela Cadelli, présidente de  l’Association syndicale des magistrats (Belgique)   Le temps des précautions oratoires est révolu ; il convient de nommer les choses pour permettre la préparation d’une réaction démocrate concertée, notamment au sein des services publics.   Le libéralisme était une doctrine déduite de la philosophie des Lumières, à la fois politique et économique, qui visait à imposer à l’Etat la distance nécessaire au respect des libertés et à l’avènement des émancipations démocratiques. Il a été le moteur de l’avènement et des progrès des démocraties occidentales. Le néolibéralisme est cet économisme total qui frappe chaque sphère de nos sociétés et chaque instant de notre époque. C’est un extrémisme. Le fascisme se définit comme l’assujettissement de toutes les composantes de l’État à une idéologie totalitaire et nihiliste.

Voilà les jeux sont fait, Je peux dire ce que je pense

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Par Danielle Bleitrach Bon maintenant je peux dire ce que je pense, je ne nuirai plus à des gens que j’estime et qui se battent comme ils peuvent dans le cadre d’une catastrophe annoncée. Certains se sont étonnés de ma colère devant la référence à la prise de pouvoir d’Hitler par les élections. Oui cette analogie, ce négationnisme historique est insupportable au moins pour deux raisons. La première c’est qu’à force d’entendre des bobos irresponsables jouer à se faire peur avec cette référence pour mieux sauver le PS menant la politique de la droite et courant derrière le sécuritaire et la guerre, ils ne font plus peur qu’à une poignée… A force de faire monter le FN pour prétendre effacer la politique au service du patronat et contre les petits ; à force d’ignorer les chômeurs, les gens qui n’ont plus de quoi vivre le 15 du mois, à force de substituer les mœurs à la question sociale, on se dit que leur dénonciation devient une recommandation. A force de voir les mêmes prôner la gue

Les idéaux républicains sont devenus des armes de discrimination et de mépris

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La différence même entre les idées du FN et les idées considérées comme respectables et appartenant à l’héritage républicain s’est évaporée. Le Front national n’a plus besoin de dire que les immigrés nous volent notre travail ou que ce sont des petits voyous. Il lui suffit de proclamer qu’ils ne sont pas laïques, qu’ils ne partagent pas nos valeurs, qu’ils sont communautaristes…   Interview Jacques Rancière Nouvel obs avril 2015 L’OBS: Il y a trois mois, la France défilait au nom de la liberté d’expression et du vivre-ensemble. Les dernières élections départementales ont été marquées par une nouvelle poussée du Front national. Comment analysez-vous la succession rapide de ces deux événements, qui paraissent contradictoires? Jacques Rancière : Il n’est pas sûr qu’il y ait contradiction. Tout le monde, bien sûr, est d’accord pour condamner les attentats de janvier et se féliciter de la réaction populaire qui a suivi. Mais l’unanimité demandée

Eva Joly : Je redoute la spirale dans laquelle Daech veut nous entraîner.

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 La stratégie des terroristes est de générer la peur permanente et la restriction continue des espaces de liberté. Le risque, c’est de tomber dans leur piège, et de considérer la démocratie comme une faiblesse alors qu’elle est au contraire notre meilleur rempart. .../... La France n’est pas la France sans ses juifs et ses musulmans. Vivre dans un pays où nous sommes obligés de poster des hommes en armes devant des écoles juives ou de protéger les musulmans n’est pas acceptable.   Eva Joly : «Nous sommes d’un laxisme coupable avec les pétromonarchies wahhabites» Le vendredi 13 novembre, des hommes tirent sur des terrasses de café, dans une salle de spectacle. D’autres se font exploser près du Stade de France. Quelle a été votre réaction sur l’instant ? La probabilité d’attentats était haute, mais on n’est jamais disposé à accepter que le pire se produise. Comme des millions de personnes, j’ai été prise de court. Stupéfaite. J’ai d’abord pensé à mes enfants, à mes petits-e

Changer le monde sans prendre le pouvoir

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dimanche 4 mars 2012, par John Holloway Changer le monde sans prendre le pouvoir. Le sens de la révolution aujourd’hui, essai de John Holloway (éditions Syllepse, Paris, et Lux, Montréal, 2008), a suscité de violentes réactions à la gauche de la gauche. La thèse défendue contrarie : penser la révolution en terme de parti et de prise de pouvoir mène à un échec inévitable. Entretien (publié dans CQFD en juin 2008) avec l’auteur, chercheur en sciences sociales irlandais installé au Mexique depuis 1991. John, tu es proche des zapatistes, à ton avis que peut apporter la théorie politique à un mouvement comme le leur ? John Holloway : Antonio García de León [1] a fait remarquer dès les premiers jours de l’insurrection zapatiste que cette révolte venait de l’intérieur de nous-même. En disant qu’ils veulent construire un monde nouveau sans prendre le pouvoir, ils nous ont lancé un défi pratique et théorique. Les tentatives pour changer le monde en prenant le pouvoir ont échoué. Al

Pour vous, être marxiste aujourd’hui,

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c’est quoi, au fond ? par Daniel Ben Said  : Je ne dirais pas que je ne le proclame plus, mais je le dis rarement, parce que l’histoire du mot a pris le dessus sur le sens, la connotation sur la signification. Le mot a servi a tant de choses différentes et contradictoires qu’il ne peut plus être utilisé innocemment. Il y a eu des marxismes d’État, des marxismes de parti... Aujourd’hui, il faudrait parler de mille (et un) marxismes. Ce pluralisme découle des contradictions mêmes et des limites historiques de la pensée de Marx. C’est un héritage ouvert : comme disait Derrida, l’héritage, ce n’est pas quelque chose qu’on dépose au coffre, c’est ce qu’en font – et en feront - les héritiers. Pour trouver un sens, il faut revenir au noyau dur, au titre qui a accompagné Marx pendant près de quarante ans, des manuscrits de 1844 à sa mort : « la critique de l’économie politique ». Prenons l’exemple de la mondialisation. Beaucoup d’esprits critiques racontent comment elle fonctionne -

"Les idéaux républicains sont devenus des armes de discrimination et de mépris"

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Le philosophe Jacques Rancière analyse le rôle des intellectuels et de la gauche dans l'essor du FN. Entretien. L’OBS Il y a trois mois, la France défilait au nom de la liberté d’expression et du vivre-ensemble. Les dernières élections départementales ont été marquées par une nouvelle poussée du Front national. Comment analysez-vous la succession rapide de ces deux événements, qui paraissent contradictoires? Jacques Rancière Il n’est pas sûr qu’il y ait contradiction. Tout le monde, bien sûr, est d’accord pour condamner les attentats de janvier et se féliciter de la réaction populaire qui a suivi. Mais l’unanimité demandée autour de la «liberté d’expression» a entretenu une confusion. En effet, la liberté d’expression est un principe qui régit les rapports entre les individus et l’Etat en interdisant à ce dernier d’empêcher l’expression des opinions qui lui sont contraires. Or, ce qui a été bafoué le 7 janvier à «Charlie», c’est un tout autre principe: le principe qu’o

Etienne Chouard, le « tirage au sort » et le fascisme : confusion maximale

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Etienne Chouard s’est fait connaître en 2005 par une critique détaillée du projet de Constitution européenne qui fut soumis à référendum, en France, et massivement rejeté. Par la suite, on entendit moins parler de l’homme et de ses idées. Mais ces derniers temps, ses écrits et interventions médiatiques ont suscité un certain intérêt, notamment dans la jeunesse. Sur les facs, par exemple, on rencontre régulièrement des étudiants séduits par ses analyses et propositions. C’est particulièrement le cas de la « solution » d’Etienne Chouard à la crise de la démocratie bourgeoise : le tirage au sort des représentants, plutôt que leur élection. Le caractère parasitaire et réactionnaire d’une grande partie des élus et des politiciens est indiscutable. Les scandales à répétition et la soumission de l’appareil d’Etat au grand patronat parlent d’eux-mêmes. Cependant, est-il vrai que le tirage au sort règlerait ce problème ? Pour ses partisans, il permettrait de court-circuiter les carri

L'UE devrait se méfier du piège tendu par les Etats-Unis sur la question de l'Ukraine

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BEIJING, 9 février (Xinhua)  Alors que sa critique virulente de la proposition des Etats-Unis de fournir à l'Ukraine des armes résonne encore aux oreilles, la chancelière allemande Angela Merkel est arrivée à Washington lundi pour une visite qui sera probablement teintée d'embarras et d'amertume. Cette critique et la visite surprise de Mme Merkel à Moscou vendredi dernier avec le président français François Hollande a dévoilé une faille dans l'alignement de l'Occident contre Moscou sur la question de la crise ukrainienne. L'Union européenne devrait rester ferme sur sa position. Sa poursuite d'un dialogue avec la Russie en vue de résoudre la crise ukrainienne est une bonne solution, tandis que l'idée de Washington d'armer l'Ukraine ne sera que contre-productive et dangereuse. Comme l'a souligné Mme Merkel alors qu'elle admettait que les négociations avec la Russie étaient difficiles, la proposition des Etats-Unis ne

Je suis dessinateur de presse, arabe... Mais seulement ami avec Charlie!

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Un intégriste n'est pas un islamiste, c'est tout au plus un Misériste! Ce n'est pas l'islam qui l'a façonné. C'est la misère! Même un enfant comprendrait ça! .../... J'ai un pied dans le monde arabe, un pied en occident. Un pied dans les quartiers et l'autre en France. Un pied dans le dessin de presse et l'autre dans la vie de tous les jours. Un pied chez Charlie Hebdo, un pied au c** de Charlie Hebdo. Un pied dans les médias alternatifs et l'autre dans les journaux. Un pied dans l'anonymat et l'autre dans l'auto-censure. Un pied dans la douleur, et l'autre dans la colère. par Halim Mahmoudi Dessinateur Merci pour les messages et les demandes de participations dessinées, mais: J'allais chez Charlie Hebdo depuis le lycée, ça date! Et puis la dernière fois, c'était en Septembre dernier. J'ai partagé une assiette d’huîtres avec Tignous, trois jours de poilade et d'amitié franche... Alors depuis hier,

La stratégie du choc

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Qu’y a-t-il de commun entre le coup d’Etat de Pinochet au Chili en 1973, le massacre de la place Tiananmen en 1989, l’effondrement de l’Union soviétique, le naufrage de l’épopée Solidarnosc en Pologne, les difficultés rencontrées par Mandela dans l’Afrique du Sud post-apartheid, les attentats du 11 septembre, la guerre en Irak, le tsunami qui dévasta les côtes du Sri Lanka en 2004, le cyclone Katrina, l’année suivante, la pratique de la torture partout et en tous lieux – Abou Ghraïb ou Guantánamo – aujourd’hui ?  Tous ces moments de notre histoire récente, répond Naomi Klein, ont partie liée avec l’avènement d’un “capitalisme du désastre”. Approfondissant la réflexion militante entamée avec son bestseller No Logo, Naomi Klein dénonce, dans La stratégie du choc, l’existence d’opérations concertées dans le but d’assurer la prise de contrôle de la planète par les tenants d’un ultralibéralisme toutpuissant. Ce dernier met sciemment à contribution crises et désastres pour substit

Fier d’être une faille !

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par  Serge Grossvak « L’union nationale est sans faille ». Ca repart comme en 14, sans faille et plein de certitudes, la fleur au missile ! Pourquoi réfléchir avant de tuer ? Le bal des horreurs est d’abord le bal des horribles ! Qui aujourd’hui se souvient ?  Qui se souvient que nous étions quelques millions de par le monde à clamer qu’il ne fallait pas porter la guerre en Irak, que la barbarie n’est pas la réponse à la barbarie, ET, et clairement, et que cette politique de mépris du droit constituait l’ouverture d’une boite de Pandore. Nous disions qu’une fois déstabilisé la région et les relations internationales, le pire était à craindre. Nous entrons dans le pire. Nous y entrons ne sachant comment en sortir. Le Premier Ministre Britannique, au moins les Britanniques ont ils droit à cette honnêteté là, annonce que cette guerre « ne serait pas pour des mois mais qu’il fallait compter en années. » Des années de bombardements et de tueries… Cela mérite de se poser des questions,

Mon combat antifasciste par Danielle Bleitrach

Voici des années que je tente de mettre en garde les anti-impérialistes contre la manière dont leurs combats sont en France vérolés par l’extrême-droite, disons tout de suite que pour moi la présence de cette lèpre n’implique en rien que nous abandonnions ces combats, mais que nous nous en emparions en tant que communistes, progressistes, pacifistes… Et que nous impulsions une autre orientation. La situation est telle que dans l’urgence de ce combat il ne doit pas y avoir la moindre compromission avec les fascistes. Il faut marquer les camps. Certes mon antipathie pour les fascistes a des racines profondes, historiques, personnelles, et à ce titre il m’est souvent reproché de rester fixée sur l’histoire et singulièrement celle de la seconde guerre mondiale. Je ne le nie pas, mais je cois que sur ce socle initial sont venues se greffer de multiples expériences, beaucoup plus récentes et même  les plus actuelles. Tout ce qui conditionne notre avenir. Aujourd’hui,  apparemment  l

L'ultimatum envers la Russie : un désastre pour l'Europe

7 juillet 2014   Bruxelles vante des sanctions économiques et augmente par là le risque d’une guerre en Europe. Cameron en même temps, fait signer des accords d’un montant de plusieurs milliards entre BP et Rosneft, une entreprise russe.  Naturellement, cela ne va empêcher ni Londres ni les puissants à Washington de continuer à pousser l’Europe de l’Union européenne dans le désastre. L’ultimatum de l’UE envers la Russie, n’est rien d’autre. par Williy Wimmer* ancien secrétaire d’Etat au Ministère fédéral allemand de la défense et vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE   Les chefs d’Etats et de gouvernements de l’UE n’ont rien appris de leur visite à Ypres à l’occasion du centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914. L’ultimatum visant la Russie équivaut à un Rambouillet II. Et quand est-ce qu’on passera à l’attaque? Une récente enquête effectuée par une fondation d’Allemagne du Nord a clairement démontré à quel point le souti

Ukraine : la politique doit reprendre ses droits

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par Jacques Sapir  Il est désormais plus que temps que la politique reprenne ses droits dans la crise ukrainienne. Mais, ceci implique en premier lieu qu’un cessez le feu soit rapidement conclu entre les gouvernement de Kiev et les insurgés. C’est vers ce résultat que devraient tendre toutes les énergies. Mais, on doit constater que ce n’est pas le cas, et que l’hystérie antirusse se fait très présentes dans les médias. Il faut alors rappeler ici plusieurs points qui semblent avoir été systématiquement oubliés dans les commentaires que l’on peut lire ou entendre sur la situation en Ukraine. (1) Le gouvernement de Kiev a employé une force disproportionnée qui a aboutit à des pertes civiles et des destructions sans nombres dans les villes tenues par les insurgés. Les bombardements sans discrimination entre cibles militaires et civiles ont été très nombreux. On peut ici formuler le soupçon que les chefs militaires des forces de Kiev ont délibérément  voulu punir les populations

Olga, réfugiée ukrainienne en Russie

par Anna Colin Lebedev  docteure en sciences politiques, chercheure associée au Centre d'études  des mondes russe, caucasien et centre européen Elle me dit son prénom, puis se ravise quelques minutes plus tard et me demande d’utiliser un prénom d’emprunt. Irina, Olga ? Elle se tâte pendant quelques secondes et choisit avec un sourire coquet : Olga. Olga est une bavarde, je l’imagine très bien en meneuse de sa bande de copines, animatrice infatigable des soirées et langue de vipère à ses heures. Le rire est toujours au coin de ses lèvres, mais le visage est traversé régulièrement de tics d’angoisse. Elle demande à voir mon carnet de notes, se demande si j’ai écrit quelque chose qui permettrait de l’identifier, quelque chose qui pourrait se retourner contre elle. Olga est réfugiée. Elle a fui sa ville de Lougansk à l’Est de l’Ukraine pour rejoindre un camp de transit derrière la frontière russe, avant de prendre un bus qui l’a déposée là, dans un centre de réfugiés improvisé dan