Le lien entre "violence terroriste" et essence de l’islam est une idée fausse et dangereuse.

Depuis les attentats de 2015, sous couvert de lutte contre le terrorisme, diverses institutions françaises ont mis en place une islamophobie d’État. Les attaques de Bruxelles risquent de ne pas enrayer ce dispositif dangereux. De Matignon à l’Académie française en passant par Sciences-Po, le nouveau sport à la mode consiste à soutenir l’existence d’un lien entre la "violence terroriste" et l’essence de l’islam. Daech serait le résultat d’un vice interne de l’islam – et non, par exemple, de l’invasion désastreuse de l’Irak par les États-Unis et leurs alliés en 2003. Initiée depuis une décennie par quelques intellectuels médiatiques, renforcée récemment par une poignée d’intellectuels musulmans, l’idée s’est imposée : le djihadiste serait dans le musulman comme le papillon dans la chrysalide. Une pensée totalisante Cette idée naguère isolée s’est répandue au point de devenir officielle. Politiciens et intellectuels s’affairent à décomplexer l’islamophobie et à reto...