La Nasa a-t-elle senti le vent de l’astéroïde qui la menace?
Étrange coïncidence. Au moment où la Nasa lance une grande opération de
chasse aux astéroïdes tueurs, l’agence spatiale américaine est,
elle-même, menacée par une collision... financière. Une
proposition de budget fait par le comité Science, Espace,
Technologie de la Chambre des Représentants, révélée le 19 juin
2013 prévoit en effet une réduction des fonds alloués à la Nasa
de 1 milliard de dollars. L’enveloppe envisagée atteindrait ainsi
16,8 milliards de dollars et contraindrait l’agence à se focaliser
sur l’exploration à long terme de Mars et sur le développement de
vaisseaux habités commerciaux et à rogner sur ses dépenses
concernant les sciences de la Terre.
La
Nasa a-t-elle senti le vent de l’astéroïde qui la menace? La
veille, le 18 juin, elle a lancé un Grand Challenge qui vise à
«trouver tous les astéroïdes qui menacent les populations humaines
et à savoir quoi faire à leur sujet». En somme, c’est à une
mobilisation générale contre les astéroïdes tueurs qu’appelle
la Nasa.
Il
s’agit de coordonner les efforts des agences gouvernementales, de
partenaires internationaux, de l’industrie, des académies et des
scientifiques citoyens. On note, au passage, cette consécration de
la science participative. Pour la Nasa, le Grand Challenge vient en
complément de son projet de mission de capture d’un astéroïde.
La chasse aux astéroïdes est ouverte
C’est
avec le concours de la Maison-Blanche que la NASA vient de lancer un
appel global à la communauté scientifique et aux industries privées
afin d’aider l’agence à repérer les astéroïdes qui pourraient
représenter une menace pour notre planète dans les années à
venir.
À
chaque passage de l’un de ces colosses destructeurs de monde
au-dessus de nos têtes, les agences spatiales relancent les débats
sur l’urgence de la mise en place d’un système permettant
d’intercepter ou d’éviter une catastrophe planétaire.
Et
si depuis bientôt quarante ans, la NASA (et autres agences)
surveille une grande partie des astéroïdes représentant un risque
potentiel (l’agence estime en avoir découvert 95 %), tous ne sont
pas répertoriés et cela n’empêchera pas un inconnu de voir sa
trajectoire se modifier pour des raisons imprévues et se transformer
en menace.
La
NASA a donc lancé un appel international dans le cadre des « Grands
défis » de la Maison-Blanche.
L’objectif
est ainsi de faire participer l’ensemble des sociétés privées,
des scientifiques ou des diverses agences internationales dans le but
de proposer une réponse efficace à ce type de risque.
Non
seulement il faudra mettre au point un système permettant de repérer
avec précision et suffisamment d’anticipation, l’ensemble des
astéroïdes dangereux pour notre Terre, mais éventuellement
envisager des solutions permettant d’éviter des impacts ou d’en
limiter les effets.
Actuellement,
la NASA estime n’avoir identifié que 25 % de l’ensemble des
astéroïdes dont la taille est située entre 100 mètres et 1 km de
diamètre.( sur les 25 000 estimés) Des Asteroides qui seraient
capables de rayer de la carte une grande agglomération.
De
par leur taille plus réduite, ces astéroïdes sont particulièrement
difficiles à repérer avec les outils actuels, et la NASA avoue
concentrer ses efforts sur les astéroïdes plus imposants.
Les
divers programmes de surveillance des astéroïdes ont pris un
nouveau tournant en février dernier après la chute d’une
météorite en Russie ayant entrainé des centaines de blessés. Une
météorite qu’aucune agence n’avait su détecter à temps
puisque la majorité d’entre elles était alors focalisée sur le
passage de 2012-DA14, un autre astéroïde déjà répertorié de 40
mètres de diamètre.
On
notera que le Canada dispose depuis le 25 février dernier d’un
satellite télescope (NEOSSat) spécialisé dans la surveillance des
astéroïdes, et que divers programmes ont été lancés en
parallèle.
Autre
programme, celui de l’Université d’Hawaï : Atlas (Asteroid
Terrestrial Impact Alert System) qui devrait scruter le ciel chaque
nuit pour y repérer les astéroïdes de plus de 45 mètres de
diamètre et anticiper leur chute sur Terre avec 1 semaine d’avance.
(Une anticipation de 3 semaines est prévue pour les astéroïdes de
150 mètres de diamètre).
Sans
oublier les avancées du programme HAIV qui cherche à collecter des
fonds pour la réalisation d’un module à double impact qui
permettrait de faire imploser un astéroïde à l’aide d’une tête
nucléaire.
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