L'Amérique latine soutient Morales et exprime son indignation
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Le président Evo Morales à son départ de l'aéroport de Viennele 3 juillet 2013 |
Les
réactions d'indignation continuaient de s'exprimer mercredi en
Amérique latine, après l'escale imposée la veille à Vienne à
l'avion du président bolivien Evo Morales, des pays européens lui
ayant refusé l'accès à leur espace aérien.
A
l'ONU aussi, le secrétaire général Ban Ki-moon a déclaré
mercredi comprendre les préoccupations soulevées par le
gouvernement bolivien à la suite de l'escale forcée de l'avion du
président Evo Morales. M. Ban s'est dit soulagé que cet incident
malheureux n'ait pas eu de conséquences pour la sécurité du
président Morales et de son entourage.
Après
les alliés traditionnels - l'Equateur et le Venezuela -,
l'Argentine, le Chili ou le Brésil ont exprimé leur mécontentement
et leur solidarité avec leur homologue bolivien, de mêmes que deux
organisations régionales, l'Alba et l'Unasur.
Le
gouvernement du Chili regrette et refuse le traitement auquel a été
soumis le président de la Bolivie, indique un communiqué du
ministère des Affaires étrangères. Le pays lance un appel à
éclaircir ce qui s'est passé.
Le
gouvernement chilien a demandé, en outre, que dans des cas comme
celui-ci, les normes du droit international soient respectées, ainsi
que le traitement qu'il se doit à l'avion d'un chef d'Etat.
Le
Chili et la Bolivie n'ont pourtant plus de relations diplomatiques
depuis 1978, en raison de l'absence d'accord sur la demande
bolivienne d'accès à la mer, perdu lors d'une guerre à la fin du
19e siècle.
A
Buenos Aires, la présidente argentine Cristina Kirchner a estimé
qu'un
avion disposant d'une immunité absolue a été illégalement détenu
dans la vieille Europe, ce qui constitue un vestige du colonialisme
que nous pensions totalement dépassé. Ca n'a pas été seulement
une humiliation pour la Bolivie, mais pour toute l'Amérique du Sud,
a-t-elle
déclaré lors d'une cérémonie officielle.
Mercredi
après-midi, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a signalé
dans un communiqué l'indignation de son gouvernement. Réclamant des
excuses des pays concernés, elle a estimé que cet incident
compromettait le dialogue entre les deux continents et les possibles
négociations entre eux.
Lundi,
le géant sud-américain avait annoncé qu'il n'étudierait pas de
demande d'asile de la part de M. Snowden.
L'Union
des nations sud-américaines (Unasur, qui regroupe 12 pays), a fait
part de sa solidarité et de son indignation face à des actes qui
ont mis en danger la sécurité de M. Morales et de son entourage,
indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères du
Pérou, qui exerce la présidence tournante de l'organisation.
Depuis
Caracas, l'Alba (Alliance bolivarienne pour les peuples, qui compte
huit membres autour du Venezuela) a critiqué une situation grave due
à l'impérialisme nord-américain et ses alliés européens.
La
veille, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Elias
Jaua avait dénoncé un attentat contre la vie du président Morales
et son homologue équatorien Ricardo Patiño, une terrible offense.
Mercredi,
le vice-président bolivien Alvaro Garcia a annoncé lors d'une
conférence de presse que plusieurs présidents latino-américains se
réuniraient jeudi sur ce sujet à Cochabamba (centre).
Mardi
soir, le président Morales s'est vu contraint d'effectuer une escale
de 13 heures en Autriche après que la France, l'Italie, l'Espagne et
le Portugal eurent interdit à l'avion présidentiel bolivien de
pénétrer dans leur espace aérien.
D'après
la Bolivie, ces pays suspectaient la présence à bord de
l'informaticien américain Edward Snowden, recherché par les
Etats-Unis pour espionnage, ce que La Paz a démenti.
L'avion
du président Morales a atterri au Brésil à mercredi 18h30 (21h30
GMT), à Fortaleza (nord-est), pour y faire une brève escale
technique, selon les images de la télévision Telesur. Il était
arrivé des Canaries, où il avait fait une autre escale technique,
et devait repartir pour La Paz.
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