Que le peuple du mali se le tienne pour dit SERVAL lui sera fatal
Mali : Chronique d’une élection pipée
Communiqué
du parti Solidarité africaine pour le développement et
l'indépendance (SADI) repris par
Les
jeux sont faits, les élus sont connus d’avance et les élections
présidentielles du Mali du 28 juillet 2013, censées restaurer
l’ordre républicain et constitutionnel, passeront dans les annales
comme la plus grande mascarade de l’histoire politique de la
France-Afrique, pourtant riche en événements de ce genre.
QUE LE PEUPLE DU MALI SE LE TIENNE POUR DIT : SERVAL LUI SERA FATAL !
Que
le Peuple français le sache : l’opération menée à grands frais
au Mali, en son nom et pour son idéal, n’est décidément qu’un
énorme leurre qui finira par modifier durablement les sentiments et
attitudes des Maliens à l’endroit de la France et des Français !
A –
Le tiercé gagnant, sauf rebondissement, dans l’ordre est le
suivant: Ibrahim Boubacar Keita (IBK),
Président, Soumeïlou Boubeye Maïga, premier ministre, et le
capitaine Amadou Aya Sanogo, chef d’état-major occulte de l’armée
en dépit de son grade de capitaine.
Le
choix peut surprendre mais répond à une logique de prédation :
IBK
n’est pas JFK. Vieux cacique de la vie politique malienne, Ibrahim
Boubacar Keita a été pendant six ans premier ministre du président
Alpha Omar Konaré, puis président, pendant 5 ans, de l’assemblée
nationale sous le dernier président Amadou Toumani Touré (ATT).
Autant le dire tout de suite, ce n’est pas un perdreau de l’année.
Plus que tout, toutefois, au-delà de son expérience et sa capacité
manœuvrière de survie dans le marigot, sa qualité transcendantale
qui s’impose à tous et l’impose d’emblée comme le meilleur
futur président, sa martingale en somme, est son statut de
vice-président de l’internationale socialiste, le parti de
François Hollande, le vainqueur de la bataille du Mali;
Soumeïlou
Maïga, ancien ministre des affaires étrangères du planqué de
Dakar et ancien directeur général des services secrets du Mali,
lui, sera premier ministre, en raison de sa sensibilité
pro-algérienne. Un retour d’ascenseur en somme pour un pays qui a
autorisé le survol de son territoire par l’aviation française
durant l’opération Serval (janvier 2013), aidé les services
français à localiser la sépulture de l’otage français Philippe
Verdon tué par ses ravisseurs dans le désert, enfin, dernier et non
le moindre des éléments, garant, à la demande du MNLA, des futurs
accords entre le gouvernement malien et ses contestataires;
Amadou
Aya Sanogo: le responsable majeur de ce désastre national, sera
maintenu à son poste, moyennant une vague repentance balbutiée
hâtivement à ses compatriotes au début de la campagne électorale,
tel un rescapé de la mort. Maintenu à son poste au même grade de
capitaine, investi néanmoins de la fonction de chef d’Etat-major
occulte de l’armée malienne en reconstruction.
B –
IBK versus Soumaïla Cissé, un remake des compétitions
électorales françaises.
Le
scenario prévoit même un deuxième tour électoral mettant en
compétition IBK et Soumaïla Cissé, en un remake des compétitions
électorales françaises en ce qu’il opposera IBK, le poulain
socialiste, à un ancien cadre supérieur des entreprises françaises,
notamment Air Liquide et Pechiney, Soumaïla Cissé, qui passe pour
bénéficier des sympathies de la droite française.
Un
arrangement scellant la réconciliation entre les anciens frères
ennemis de l’ADEMA (Alliance pour la Démocratie au Mali),
l’ossature politique des deux précédentes mandatures
présidentielles (Alpha Oumar Konaré et ATT), aurait été conclu
sous l’égide du président intérimaire Diougounda Traoré.
Il
prévoirait d’exclure de la phase finale du processus électoral,
Modibo Sidibé, le dernier premier ministre d’ATT, ainsi que Cheikh
Modibo Diarra, le spécialiste malien de la Nasa, dont le retour aux
affaires signerait la mort politique du putschiste Sanogo. Modibo
Sidibé a, en effet, été interpellé à deux reprises par la junte
militaire et le scientifique, beau fils de l’ancien dictateur
Moussa Traoré, a été évincé sans ménagement de ses fonctions de
premier ministre durant la phase intérimaire.
C –
27 candidats dont une femme, Mme Haïdara née Cissé Aïchata dite
Chato, au titre de la parité.
Vingt-sept
candidats postulent à la magistrature suprême malienne, dont une
femme, diversité oblige, non pas Aminata Dramane Traoré, l’ancienne
ministre de la culture du Mali, interdite de séjour en France pour
cause d’hostilité à Serval, mais une candidate inattendue, Mme
Haïdara née Cissé Aïchata dite Chato, députée de Bourem
originaire du Nord du Mali, ancienne camarade de travail au sein de
la compagnie Air Afrique d’Edith Bongo, fille de Sassou Nguessou et
épouse de l’ancien président gabonais Omar Bongo, mais surtout
ancienne confidente de deux présidents africains, ATT du Mali et
Sassou Nguesso du Congo Brazza, qui disposerait d’une force de
dissuasion par les secrets d’alcôve qu’elle détiendrait.
Autre
curiosité de la campagne, Oumar Mariko, candidat communiste, seul
candidat à jouir d’une audience certaine dans le Nord du Mali, a
été interdit de faire campagne dans cette zone sous contrôle
militaire français, de crainte que ses harangues ne mettent en route
un mouvement de protestation contre la présence militaire française
au Mali.
Sous
cape, il se murmure que la chancellerie française à Bamako s’active
pour dissuader les opposants de contester les résultats de ce
simulacre électoral, contre arguments sonnants et trébuchants : le
remboursement des frais électoraux, particulièrement la caution de
dix millions de Frs CFA bonifiés d’une prime au silence.
Au
Parti socialiste, les divergences sur la question malienne sont tues.
Le secteur international du PS est entravé, notamment sur les
questions africaines, au bénéfice du cabinet de Harlem Désir qui
semble avoir confié cette tâche de façon officieuse a Corinne
Bord, laquelle travaille en étroite collaboration avec Thomas
Melonio.
Cette
situation est loin de faire l’unanimité au sein du parti où l’on
pointe les conséquences de ces élections bâclées sous la pression
de la communauté internationale avec ces possibles conséquences sur
le Niger, la réhabilitation d’Idriss Deby que Serval a provoqué,
de même résultant du rôle ambigüe du président du Burkina Faso,
Blaise Compaoré, ainsi que la gestion du contentieux de Kidal et du
MNLA, qui a demandé à l’Algérie de garantir les futurs accords
conclus avec le pouvoir central à Bamako. Autant de signes qui
marquent le retour en grâce de la Francafrique et la non prise en
compte de l’avis de la diaspora sur les questions politiques.
D
– Le RAVEC et Les failles du système électoral.
La
prochaine élection présidentielle malienne ignorera des millions de
Maliennes et Maliens pourtant désireux d’y prendre part à travers
leur vote.
La
totalité des habitants de plus de 400 localités où il n’y a pas
eu de RAVEC (recensement administratif à vocation d’état civil)
constitue le premier lot de ces millions de laissés-pour-compte.
Ne
voteront pas également les centaines de milliers de jeunes majeurs
(18 et 19 ans) non-inscrits pour manque de leurs données
biométriques, les réfugiés dans les camps et exilés, et aussi les
centaines de milliers de personnes recensées mais omises sur la
liste des électeurs pour des raisons encore inconnues et
inexpliquées.
Cependant,
à Bamako courent de folles rumeurs sur les millions de cartes de
vote éditées en surplus (? !), dans la plus grande opacité, par le
pouvoir intérimaire, au moment où des électeurs potentiels du même
nombre sont privées de leurs droits constitutionnels par défaut de
NINA (la carte d’électeur).
Pis,
à seulement sept (7) jours du 1er tour de l’élection
présidentielle, des militaires aux ordres du Capitaine Sanogo
auraient pillé des stocks de cartes de vote aux fins d’utilisation
frauduleuse en faveur du « candidat des militaires. ».
Le
mécontentement populaire est réel et justifié en ce que les luttes
pour les Droits et les Libertés en Afrique sont indissociables des
combats pour la paix et la justice dans le monde, contre le racisme
et toutes formes de discriminations. Elles sont parties intégrantes
des grands mouvements universels d’émancipation et d’égalité
des peuples. La justice, la paix et la liberté devront, sans
condition, s’installer en Afrique et s’y pérenniser. Il y va de
la crédibilité des institutions internationales.
Don
de l’Union européenne au Mali, à hauteur de 48 milliards de
francs CFA à sa réalisation, le RAVEC devrait permettre de
fiabiliser l’Etat civil au Mali. Mais sa mise en œuvre (La prise
des empreintes digitales des dix doigts de la main notamment), a
suscité des interrogations quant à sa finalité, notamment sur le
fait s’il ne s’agissait pas d’une opération détournée de
contrôle de l’émigration clandestine à destination de l’Europe.
E –
Cheikh Chérif Haidara, le Nasrallah du Mali
Au-delà
des suspicions, sur fond de compétition électorale, est engagée
une sourde lutte d’influence entre les deux grandes branches de
l’islam – conséquence de la talibanisation du Sahel.
L’Imam
Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique du Mali, une
organisation sunnite chargée de la gestion des Imams, qui passe pour
bénéficier du soutien financier des pétromonarchies du Golfe,
prônerait le vote utile en faveur d’IBK, le candidat de la France,
par solidarité sectaire d’abord, au nom de la stabilité du pays
ensuite. Son mot d’ordre est relayé à travers l’association
SABATI 2012 (sabati signifie stabilité).
Cheikh
Chérif Haïdara, le contrepoint chiite de l’Imam Dicko, prône la
stricte séparation de la religion de l’Etat. L’imam chiite
préside la formation «Ansar Eddine» (les partisans de la
religion), une association existant au Mali depuis un quart de
siècle, mais dont le nom a été usurpé par les djihadistes pro
Qatar, lors de leur intrusion armée dans le septentrion malien. Le
chiisme est ultra minoritaire au Mali, mais son chef spirituel
souvent désigné comme le «Hassan Nasrallah du Mali», par allusion
au chef du Hezbollah, jouit d’un prestige certain en ce qu’il est
la seule personnalité malienne capable de remplir un stade de 80.000
places.
F –
Le Malien responsable au premier chef de ses maux
La
fin du Mali, en tant qu’Etat moderne né en 1960, est intervenue en
janvier 2013, 53 ans après l’indépendance formelle, lors de la
défaite de Konna face aux djihadistes, donnant un formidable
prétexte à la France de revenir en sauveur par la grande porte pour
faire du Mali, la plus grande plateforme opérationnelle militaire de
l’Afrique occidentale.
Les
maux du Mali sont à rechercher dans le Mali lui-même.
«
La force du Mali résidait dans sa capacité à transiger. Jusqu’à
la caricature. Pouvoir s’asseoir et parler. A chercher à partager,
même quand il n’y a rien à partager. Même quand il n’y a plus
rien à partager…. Peuple de légende mais aussi de trahison,
pratiquant l’esclavage, le Mandingue a ouvert la voie de la
colonisation à l’homme blanc, en trahissant Samori Touré,
l’adversaire pendant 17 ans des Français…. Le Mandingue a été
construit par la guerre, et c’est la guerre qui le détruira » ;
ainsi parle Youssouf Tata Cissé, l’universitaire octogénaire
malien, auteur d’une œuvre en 16 tomes « Les grands gestes du
Mali » (Éditions Karthala).
C’est
dire combien l’entente et la cordialité sont vitales pour le Mali
et indispensables pour son unité nationale !
La
jeunesse malienne, en connaissance de cause, s’impliquera ou pas,
mais le FNC aura prévenu et depuis fort longtemps !
Aujourd’hui,
seul un électorat conscient et authentiquement patriotique pourra
déjouer les plans diaboliques ourdis à l’encontre du Peuple
Malien. Mais de cela, l’histoire nous édifiera !
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