Tapie ne meurt jamais...
Bernard
Tapie détient désormais 100% de "La Provence"
Une
semaine après la saisie d'une partie de ses biens, Bernard Tapie va
détenir 100% du quotidien La Provence, laissant le reste de l'empire
Hersant à la famille du patron de presse.
Les
représentants syndicaux CFE-CGC, CFDT, FO et SNJ ont appris la
nouvelle mardi à la mi-journée. "On a pas mal de questions à
poser à Bernard Tapie, sur les projets de développement (...), sur
les investissements, sur la clause de cession", qui devrait
désormais pouvoir être activée, a indiqué à l'AFP Hervé
Borello, délégué FO et secrétaire du CE.
"On
a tous été surpris", souffle une journaliste. "Nous
allons poser des questions sur la ligne éditoriale, nous serons bien
évidemment attentifs à l'indépendance de la rédaction et au
maintien de la ligne éditoriale actuelle". Cette réorganisation
met fin à l'association à 50/50 entre Bernard Tapie et la famille
de Philippe Hersant, président de GHM, conclue fin 2012. Elle n'aura
tenu qu'un peu plus de six mois.
Bernard
Tapie s'était allié à la famille Hersant pour mettre la main en
décembre sur les derniers lambeaux de l'empire de presse régionale
Hersant, soit les titres de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur -
les quotidiens La Provence, Nice-Matin, Var-Matin et Corse Matin - et
ceux des Antilles et de Guyane - France-Antilles Guadeloupe,
France-Antilles Martinique et France-Guyane.
Cette
opération avait permis d'éviter une vente à la découpe des
activités restantes de GHM, lourdement endetté. Bernard Tapie,
grand spécialiste de la reprise d'entreprises en difficulté,
signait alors un retour aux affaires qui n'était pas forcément vu
d'un bon œil, d'autant qu'il était perçu par certains comme un
premier pas dans la course à la mairie de Marseille.
Mais
l'aventure commune aura fait long feu. Le Syndicat national des
journalistes (SNJ) de La Provence avait accusé début juillet
d'"inertie coupable" la direction du groupe, qui aurait
repoussé "à la rentrée" des projets de développement
comme la refonte du journal et du site internet.
"Ils
ont fait le constat qu'il n'y avait pas d'accord sur la stratégie à
mener et la manière de la mener, et qu'il fallait donc mieux se
séparer", a indiqué une source proche du dossier, soulignant
que cette décision n'avait "aucun rapport avec les événements
liés à Bernard Tapie", mis en examen fin juin pour
"escroquerie en bande organisée" dans l'enquête sur
l'arbitrage controversé de son litige avec le Crédit lyonnais.
L'homme
d'affaires se retrouve cependant seul maître à bord de La Provence
en pleine tourmente personnelle. Les juges enquêtant sur l'affaire
du Crédit Lyonnais ont en effet ordonné la saisie d'une partie de
ses biens, dont il conserve la jouissance mais qu'il ne peut plus
vendre. Ils ont également obtenu l'accord du parquet pour saisir ses
parts dans GHM, ce qui avait aussitôt suscité l'inquiétude des
syndicats du groupe Nice-Matin et d'Olivier Mazerolle, nouveau
directeur de la rédaction de La Provence.
Source
: Huffington.post
Commentaires
Enregistrer un commentaire