Notre Dame des Landes : pour Auxiette "ce n'est pas plus compliqué qu'au Mali"
On appréciera la finesse du propos et la comparaison qui en dit long sur la hargne et la violence des dirigeants envers les opposants ...
C'est
avec un livre, rien moins, intitulé Aéroport du Grand Ouest :
pourquoi j'y crois, que Jacques Auxiette, président de Région et du
syndicat mixte aéroportuaire, s'est présenté devant la commission
du dialogue, jeudi, pour la dernière audition que celle-ci réalisait
à Nantes. Une contribution de 100 pages, téléchargeable sur son
blog, qui développe l'argumentaire favorable au transfert de
l'aéroport de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes. Jacques
Auxiette y sonne la charge contre les opposants au projet : élus
écologistes, associations, occupants de la zone d'aménagement...
Tout le monde en prend pour son grade, même les médias.
Rétablir
la vérité
Le
président de Région a précédé son audition d'un point presse
pour commenter son livre et son intervention devant la commission. Le
ton est déterminé, les convictions affûtées « pour rétablir la
véracité des faits et l'exactitude des chiffres ». Et d'ajouter :
«
La commission est là pour clarifier des ambiguïtés. On n'est plus
au stade de l'étude, mais de la réalisation. Si elle fait des
recommandations, elles seront prises en compte, mais il ne peut y
avoir ni retard, ni moratoire, ni, a fortiori, abandon du projet. »
En
faveur du développement durable
Pour
le président Auxiette, les « raisons de croire » au projet
s'appellent emploi, croissance, attractivité et le développement
des territoires de l'Ouest passe par le transfert :
«
L'aéroport apportera des bénéfices très concrets pour le
développement économique et le rayonnement international. Il est
porteur d'une vision positive du développement durable. »
À l'opposé de la vision des opposants, «
dans une logique environnementaliste et naturaliste. On ne prépare
pas l'avenir du territoire avec des tritons, même s'il faut les
respecter ! »
Excédé
par ce qui se passe sur le site de Notre-Dame, Jacques Auxiette met
en avant le fait « qu'on n'y applique pas les lois de la République
». Il insiste :
«
Cette réalité donne une image qui peut faire fuir les
investisseurs. Entre opposition normale et folklore de personnes qui
n'ont rien à voir avec Notre-Dame, je cherche à faire en sorte que
le gouvernement réussisse sur ce projet, qu'il n'y ait pas de
dérapage. Ce n'est pas plus compliqué qu'au Mali ! »
Il
martèle qu'il faudra rendre la zone au projet : « Assumer quand on
expulsera. C'est ça l'État de droit. Le rôle de l'État n'est pas
d'être complice. »
Les
écologistes malmenés
«
J'en arrive parfois à regretter de ne pas avoir fait comme Jean-Yves
Le Drian (qui ne s'est pas entendu avec les écologistes au second
tour des régionales de 2010 en Bretagne). »
Même
si le désaccord des partenaires sur l'aéroport a été acté en
2010, ça grince de plus en plus.
«
Je fais la politique de la majorité. L'action régionale ne sera pas
ralentie, je ne varie pas de cap. »
Tout est dit et on a bien raison de résister.
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