Tempête solaire : empêcher satellites et astronautes de griller


L'Europe a inauguré mercredi son premier centre de météorologie spatiale, chargé de sonner l'alarme pour éviter aux satellites de griller en cas de tempêtes solaires, qui menacent également les astronautes, les avions de ligne et même les réseaux électriques terrestres.

Une tempête solaire est impossible à prévoir, mais elle a plus de chance d'arriver en période de forte activité du soleil, comme celle que nous connaissons actuellement. Les risques : plus d'internet, de téléphone, d'électricité et de transports aériens, et donc la paralysie de l'économie mondiale. Et les satellites de haute altitude pourraient griller. Pour éviter cela, l'Europe a inauguré mercredi à Bruxelles son premier centre de météorologie spatiale : ce centre névralgique est chargé de sonner l'alarme aux satellites, astronautes, avions de ligne et réseaux électriques terrestres en cas de tempêtes solaires.


Un ouragan solaire, comme celui qui avait bombardé en 1859 le réseau de télégraphie mondiale, électrocutant au passage quelques opérateurs malchanceux et incendiant des bureaux de poste, pourrait avoir un impact désastreux sur nos sociétés de communication. Une "éjection de masse coronale" projetant des particules (protons, électrons, noyaux d'hélium) à plus de 2.000 km par seconde en direction de la Terre pourrait détruire 50 à 100 satellites, soit environ 10% des engins actuellement en orbite, estime l'Agence spatiale européenne (ESA). Mais la principale menace venue du Soleil viserait notre réseau électrique. "Dans le pire des cas, les transformateurs pourraient être endommagés, et leur remplacement prendrait des semaines, voire des mois", selon Juha-Pekka Luntama, responsable de la météo spatiale à l'ESA.


Trouver refuge dans des modules blindés

Même si une éruption n'endommageait qu'une petite section du réseau électrique mondial, les secteurs voisins entreraient en surcharge, provoquant des coupures de courant en cascade. Ce fut le cas dans la nuit du 12 au 13 mars 1989, quand une tempête solaire avait entraîné une panne générale d'électricité pendant plus de neuf heures au Québec. Les astronautes en orbite à bord de la Station spatiale internationale (ISS), et même les aéronefs survolant les régions polaires, moins bien protégées par le champ magnétique de la Terre, seraient également en danger.

En revanche, si l'éruption est détectée à temps, les satellites peuvent être mis en sommeil, la puissance des réseaux électriques abaissée, les avions déroutés ou maintenus au sol... Quant aux occupants de l'ISS, ils trouveraient refuge dans des modules blindés de la station spécialement conçus pour résister aux particules ionisées. Afin de donner l'alerte le plus vite possible, le centre de coordination de météo spatiale européen s'appuiera sur les observations de dizaines d'universités, d'organismes de recherche et de sociétés privées. Financé par 14 Etats membres de l'ESA et proposant pour l'instant ses services gratuitement, il sera complètement opérationnel d'ici 2020.



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