Dans la famille Sarkozy, je demande le frère

Guillaume Sarkozy est délégué général du premier groupe français de protection sociale complémentaire de santé et de retraite. Malakoff Médéric, qui a mis en place son réseau d’opticiens Kalivia en 2010, souhaite étendre cette stratégie à d’autres secteurs.


Challenges: L’accord sur l’emploi signé en janvier par les partenaires sociaux est un succès pour le paritarisme. La France se dirige-t-elle vers un système à l’allemande, avec une sorte de cogestion de l’économie ?

Guillaume Sarkozy: L’organisation des conditions de travail est clairement l’affaire des partenaires sociaux, d’un côté le patronat et de l’autre les syndicats de salariés. Chez Malakoff Médéric, nous avons la chance d’avoir une gouvernance où ces deux forces sont réparties de façon équilibrée.


La transposition de cet accord dans la loi instaure une complémentaire santé obligatoire qui bénéficiera aux institutions paritaires. Que répondez-vous à ceux qui dénoncent l’établissement d’un monopole ?

Il n’est pas question de monopole ! L’accord prévoit que les branches dans lesquelles travaillent les entreprises doivent prendre une décision : soit la branche définit les conditions de couverture des salariés, et chaque entreprise négocie avec les assureurs ; soit la branche définit un pool d’assureurs qui va obligatoirement couvrir l’ensemble des entreprises de la branche.


Mais comme les branches sont gérées selon les règles du paritarisme, ce sont des institutions comme la vôtre qui seront forcément choisies…

Tout va se faire dans la transparence. Les deux systèmes offrent des avantages : l’un fait jouer la solidarité, l’autre la concurrence. Chez Malakoff Médéric, nous sommes organisés pour pouvoir mettre en œuvre l’un ou l’autre.


Le gouvernement rouvre le chantier de la réforme des retraites. On évoque un allongement des cotisations, un gel des pensions. Quel levier actionner ?

Nous sommes un acteur important, puisque nous gérons 20 % des retraites complémentaires. Les partenaires sociaux ont récemment décidé, et c’est une première, que pendant trois ans les revalorisations des retraites seraient inférieures de 1 point à l’inflation.


Ce gel des pensions doit-il être étendu au régime général ?

Guillaume Sarkozy. Il faut bien régler le problème des retraites et chacun doit faire un effort.

Cotisants et retraités ?

L’ensemble des parties prenantes doit faire un effort. Le vrai sujet est de savoir si l’on est capable dans ce pays de regarder les choses longtemps à l’avance pour prendre des décisions afin de sauver notre avenir et celui de nos enfants.


Il y a deux ans, sur le plateau du Club Business, vous aviez promis une baisse de 25 % des frais d’optique. Qu’en est-il ?

Guillaume Sarkozy. Nous avons fait baisser de 40 % le prix des verres et de 10 à 15 % celui des montures. Nous sommes aujourd’hui le premier réseau français, avec 4 200 opticiens, et nous avons financé 500.000 paires de lunettes.


Et dans les autres secteurs de la santé?

Le réseau a déjà été étendu à l’audio-prothèse, où nous avons fait baisser les prix. Il y a aussi les prothèses dentaires qui coûtent cher et sont peu remboursées. Il faut, là aussi, faire baisser le reste à charge. Nous y travaillons avec les syndicats de dentistes. L’opération est prévue pour début 2014.


Vous avez été, dans une autre vie, candidat à la présidence du Medef. Quel est votre favori aujourd’hui ?

Le Medef, c’est 50 % de ma gouvernance, alors le candidat idéal figure bien sûr parmi les cinq en lice. Cette campagne démocratique est très importante pour la France. Laurence Parisot part sur un accord sur l’emploi tout à fait emblématique, il faut continuer sur cette voie avec l’assurance-chômage et les retraites. Il y a aussi la réforme du système de santé, où nous apporterons des solutions innovantes.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Diebold et Pierre-Henri de Menthon


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