Europe : des milliers de manifestants contre l'austérité
Des
défilés ont notamment eu lieu à Francfort, Madrid, Lisbonne et
Toulouse.
Des
milliers de personnes ont manifesté samedi en Allemagne, en Espagne
et au Portugal contre les politiques d’austérité dans le cadre
d’une journée européenne de protestation. En France, un défilé
a eu lieu à Toulouse à l'appel du Front de gauche.
Francfort |
A
Francfort (Allemagne), où se trouve le siège de la Banque centrale
européenne (BCE) dont c’était samedi le 15e anniversaire de la
fondation, ils ont été des milliers (7000 selon la police) à se
réunir à l’appel du collectif anticapitaliste Blockupy, a
constaté un journaliste de l’AFP. Les organisateurs espéraient
20000 participants, mais n’étaient pas en mesure pour le moment de
fournir leur propre évaluation de leur nombre.
Quelques
incidents ont eu lieu, la police ayant encerclé pendant plusieurs
heures un groupe d’une centaine de manifestants pour exiger qu’ils
défilent à visage découvert, car certains avaient dissimulé leurs
traits sous des écharpes, des cagoules et autres foulards. La police
a fait usage de gaz lacrymogène à plusieurs reprises et le cortège
dans son ensemble a été arrêté en raison de ces incidents. La
manifestation devait initialement s’achever par un rassemblement
aux abords de la BCE.
«Nous
voulons clairement dire que la politique de la Banque centrale
européenne et de la troïka (BCE, UE, Fonds monétaire
international), soumises à l’influence capitale du gouvernement
fédéral, n’est pas la solution», a déclaré à l’AFP
Roland Süss, porte-parole de Blockupy, qui regroupe syndicats et
organisations de gauche.
Sous
le mot d’ordre «Tous unis contre la troïka!», au son des
percussions et des sifflets, plusieurs milliers de personnes ont
également défilé samedi à Madrid, jusqu’au siège de la
représentation européenne, dans une ambiance bon enfant.
«Nous
sommes ici pour lutter contre les diktats de la troïka, parce que
nous pensons qu’ils (ses dirigeants) gouvernent uniquement pour le
grand capital, et contre la volonté de la majorité de la
population», a dit à l’AFP Rafael Herguezabal, un retraité
de 75 ans.
Madrid |
Quelque
80 rassemblements au total avaient au total été prévus en Espagne
par le collectif «Marée citoyenne» qui dénonce «le grand échec
des politiques économiques de rigueur, les expulsions, la réforme
du travail et les privatisations» voulues par la troïka, qui a
imposé à ce pays une cure d’austérité en échange d’un plan
de sauvetage bancaire de 41,3 milliards d’euros.
Lisbonne |
Au
Portugal voisin, chants et sifflements ont ponctué les
manifestations contre l’austérité qui ont rassemblé des milliers
de personnes à Lisbonne et dans les principales autres villes de ce
pays.
«Troïka
dehors!» «Gouvernement démission!», avaient notamment écrit sur
des pancartes des protestataires, qui ont brandi des cartons rouges
devant la représentation du FMI dans la capitale.
Toulouse |
En
France, environ 9000 manifestants selon les organisateurs, (3000
selon la police), ont défilé samedi dans le centre de Toulouse
avant d’écouter un discours de Jean-Luc Mélenchon fustigeant le
gouvernement et la finance.
«Vous
n’avez pas d’autre horizon que la lutte», a lancé le
coprésident du Parti de Gauche aux militants qui avaient parcouru
les artères du centre-ville à l’appel du Front de gauche «contre
l’austérité, la finance et pour la VIe République».
Jean-Luc
Mélenchon, qui a pris la parole à la fin de la marche, a estimé
que «la crise était le résultat d’une politique organisée,
voulue, délibérée».
«Nous
avons la capacité de tourner la page», a-t-il affirmé en estimant
qu’une «catastrophe s’avance et frappe déjà durement l’Europe
du Sud» avec la Grèce, l’Espagne et le Portugal.
Jean-Luc
Mélenchon doit participer dimanche matin à une nouvelle marche sur
le même mot d'ordre à Perpignan.
Photos sources diverses
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