France : le Qatar invité à investir dans les PME
La
France et le Qatar ont lancé dimanche un fonds commun
d'investissement pour les PME, une initiative qui vise à clore la
polémique née de la volonté des Qataris de créer, lors de la
dernière campagne présidentielle, un fonds à destination des
banlieues.
Ce
projet avait été dénoncé en France comme une volonté d'islamiser
les jeunes issus de l'immigration et avait suscité de vives
critiques tant à droite qu'à gauche de l'échiquier politique.
"Il
était question d'une action pour les banlieues, c'est ce qui avait
été annoncé avant mon élection", a rappelé François
Hollande dimanche devant la presse lors de la visite d'un chantier de
l'entreprise française Bouygues.
"Nous
ne refusons pas les investissements des Qataris en France mais nous
disons qu'il y a des conditions à respecter, des domaines à faire
prévaloir, des règles aussi à faire comprendre", a dit le
président français.
"J'ai
dit que le mieux, c'était de créer un fonds commun d'investissement
avec des capitaux venant du Qatar et des capitaux français pour
aider les PME", s'est expliqué François Hollande, plutôt
réservé vis-à-vis du Qatar avant son élection.
Le
président français a précisé que si ce nouveau fonds ne visait
pas de zones géographiques ou de profils particuliers, il serait
néanmoins disponibles pour les entreprises "dans nos
quartiers".
Malgré
les milliards d'euros investis dans l'Hexagone, le Qatar reste mal
aimé et les sommes colossales injectées dans le club de football de
la capitale, le Paris Saint-Germain, ont parfois été critiquées en
France, où l'émirat bénéficie d'une avantageuse convention
fiscale.
La
France veut encourager le Qatar, actionnaire de multinationales
françaises comme Total ou Veolia, à poursuivre ses investissements
sur le territoire national, mais si possible au-delà des
acquisitions de prestige et vers les PME.
Le
fonds franco-qatari de 300 millions d'euros devrait être prêt à
investir dès le mois de juillet, a indiqué samedi soir à Doha le
directeur général de la Caisse des dépôts, co-actionnaire de ce
projet avec le fonds souverain du Qatar.
"Nous
souhaitons être opérationnels dès le mois de juillet", a
confié Jean-Pierre Jouyet qui accompagne François Hollande durant
sa visite officielle au Qatar. "On a déjà des projets que nous
avons repérés", a-t-il annoncé, précisant que les
investissements seraient de 30 millions d'euros au maximum par
entreprise.
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