GRECE : le gouvernement décrète la fermeture de la télévision publique
Les
chaînes de la télévision publique grecque ont été fermées par
décision du gouvernement ce mardi. Les Grecs sont appelés à
manifester dès ce soir contre cette mesure dictée par l'austérité
et cette attaque contre le pluralisme.
Cette
loi signée par décret par le premier ministre grec et le conseil
des ministres est extrêmement dangereux pour la démocratie. Selon
des sources de l'Humanité, les ministres auraient la possibilité de
supprimer n’importe quel organisme public sous sa tutelle s’ils
considèrent nécessaire de le fermer. Objectif: baisser les dépenses
publiques. Par ricochet, c'est le pluralisme qui se trouve attaqué.
Contrats
individuels
Cette
décision a dores et déjà des conséquences importantes sur ERT, le
groupe public regroupant les chaînes de la télévision publique
grecque. Selon des sources de l’Humanité, le Ministre de
l’Information, Simos Kedikoglou a été soumis depuis plusieurs
semaines à des pressions pour licencier des équipes. Environ 2000
salariés sont concernés selon nos sources. Cela pourrait passer par
la fermeture, pour une période indéterminée, des chaines du
groupe. Les salariés actuels travaillent sous un type de convention
collective dont la disparition est programmée dans les programmes
d’austérité développés par la troïka et les gouvernements
grecs. La télévision publique serait ensuite réouverte et d’autres
salariés embauchés, en contrat individuel.
Démocratie
attaquée
Le
ministre de l’information se trouverait actuellement dans le Palais
Maximou, siège du Premier Ministre Antonis Samaras.
Du
côté d’ERT, c’est l’inquiétude. Les salariés sont en train
d’occuper les lieux. Ils ont été rejoints par des personnalités
politiques dont Dimitris Stratoulis, de Syriza. Dans le fond, c’est
aussi la pluralité de l’information qui est en danger. En Grèce,
la démocratie semble attaquée sur tous les fronts. Les Grecs sont
appelés à manifester ce mardi soir contre la fermeture de ces
chaînes
L'Humanité.fr
«ERT appartient au peuple grec»
Pantelis
Gonos, un journaliste de la rédaction explique sa stupéfaction
: «Le gouvernement, sans consultation ni discussion, a choqué
tout le monde en annonçant la suspension à minuit de la
télévision. Tous les écrans vont être noirs et personne ne
sait quand elle rouvrira.» «En tant que journalistes, nous
allons essayer de la maintenir ouverte et de poursuivre les
diffusions jusqu'à ce qu'on nous ferme. Peut-être vont-ils
faire venir la police?» s'est-il interrogé.
«ERT
appartient au peuple grec ... c'est le seul média indépendant
et la seule voix publique, qui doit rester dans le domaine public
(...) nous condamnons cette décision soudaine, a annoncé le
syndicat GSEE dans un communiqué. Le syndicat de journalistes
Poesy a appelé à une grève immédiate de soutien dans les
médias privés. «Le gouvernement est déterminé à sacrifier
la télévision publique et la radio» pour satisfaire les
créanciers, a estimé le syndicat.
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