Notre Dame des Landes : censuré Hervé Kempf quitte le journal le Monde (récit)
Dans
le secteur économique dévasté qu’est devenue la presse, et
largement dominé par les intérêts capitalistes, le journalisme
environnemental est relégué, de nouveau, à la position de
cinquième roue du carrosse voire de gêneur. Ce qui compte, dans
l’atmosphère délétère d’un système qui ne proclame la
démocratie que pour mieux renforcer les logiques oligarchiques,
c’est la croissance, l’économie, la production.
Ce
2 septembre, quinze ans et un jour après y être entré, je quitte
Le Monde : en ce lundi, le dernier lien juridique entre ce journal et
moi est défait, par le « solde de tout compte ».
Que
je quitte volontairement un titre prestigieux étonnera peut-être.
Mais certes moins que la raison qui m’y pousse : la censure mise en
œuvre par sa direction, qui m’a empêché de poursuivre dans ce
journal enquêtes et reportages sur le dossier de Notre Dame des
Landes.
Au
terme de l’histoire que je vais ici retracer, il ne me restait
qu’une issue, si je voulais conserver la liberté sans laquelle le
journalisme n’a pas de sens : abandonner le confort d’un salaire
assuré et de moyens de travail avant que soit étouffée la dernière
marge d’expression qui me restait, la chronique Ecologie.
Abandonner
le journal fondé par Hubert Beuve-Méry et vendu en 2010 est une
libération. Je me lance dans l’aventure du site Reporterre, parce
que plus que jamais, une information indépendante est nécessaire
pour rendre compte du phénomène le plus crucial de l’époque, la
crise écologique.
On
trouvera ci-après le récit des événements ouverts le 5 novembre
2012 et qui ont conduit à cette décision. (Les
lecteurs qui en auront le temps trouveront dans C’était un autre
monde une présentation de mon travail antérieur dans ce journal qui
éclairera le contexte de cette affaire.)
Rappelons
simplement quelques dates :
-
création du service Planète : octobre 2008 ;
-
création de la chronique Ecologie : février 2009 ;
-
prise de contrôle du Monde par MM. Bergé, Niel et Pigasse : juin
2010.
NOTRE
DAME DES LANDES : IL EST INTERDIT D’ENQUÊTER
J’ai
suivi avec attention le dossier de Notre Dame des Landes depuis qu’en
2007, j’avais rencontré sur place des protagonistes du projet
d’aéroport. J’y étais retourné en août 2009, enquêtant et
présentant les arguments des uns et des autres, dans ce qui fut un
des premiers articles de presse nationale abordant en détail le
sujet.
Je
gardais un oeil attentif sur ce dossier qui ne semblait pas vouloir
s’apaiser. J’étais le journaliste qui publiait le plus
d’articles sur ce sujet, comme en témoigne la base de données du
Monde : sur les 155 articles ou brèves où apparaît l’expression
« Notre-Dame-des-Landes » entre le 19 novembre 2005 et le 19
novembre 2012, 33 sont signés de moi, le deuxième auteur,
Anne-Sophie Mercier, signant 14 articles, le correspondant local, Yan
Gauchard, 10.
J’avertis,
dans une chronique du 5 octobre 2011, que cette affaire serait
délicate pour un gouvernement socialiste : « Il serait dommage
qu’une éventuelle présidence socialiste s’ouvre par le
spectacle de CRS évacuant des paysans et des écologistes pour faire
couler le béton ». Mais ni M. Hollande, ni M. Ayrault, ne lisaient
apparemment la chronique Ecologie.
En
octobre 2012, des forces de police investissaient la zone de Notre
Dame des Landes où est censé être construit un aéroport. Elles
venaient déloger les quelques centaines de personnes qui s’y
étaient progressivement installées durant les années précédentes.
Je
consacrais trois chroniques aux événements, dont deux peuvent être
qualifiées de « scoop » : le 14 octobre 2012, j’avertissais de
l’imminence d’une intervention policière, qui se produisit le 16
octobre ; le 21 octobre, je montrais que l’affaire n’était pas
locale, mais bien nationale ; le 3 novembre, je révélais que M.
Hagelsteen, le préfet de Loire-Atlantique qui avait préparé
l’appel d’offres que remporterait ultérieurement la compagnie
Vinci, avait plus tard été embauché par cette entreprise.
Durant
toute cette période, entre la mi-octobre et la mi-novembre, je
m’étonnais de la réticence du journal à suivre cette affaire,
alors même que le service Planète aurait dû plonger sur ces
événements qui étaient alors le principal sujet de l’actualité
environnementale. Sur place, dans la ZAD (Zone à défendre), les
forces policières puissamment armées détruisaient maison après
maison, noyant le bocage sous le gaz lacrymogène, mais rencontrant
une résistance farouche des nouveaux habitants de la zone, des
opposants de toujours et des paysans. Ces événements étaient
quasiment tus par Le Monde. Le journal publiait cependant le 27
octobre, alors que le résistance se renforçait, un article
étonnamment titré "Le ciel se dégage pour l’aéroport de
Notre Dame des Landes". J’avais demandé dès le 16 à partir
sur place en reportage, la chef de service me dit que ce n’était
pas possible pour des raisons budgétaires.
Je
traitais donc le sujet, tant bien que mal, par la chronique Ecologie.
Je dus m’absenter une semaine, juste après avoir publié, le
samedi 3 novembre, l’information sur l’évolution professionnelle
du préfet Hagelsteen. Ce papier fit du bruit : il intervenait à un
moment où l’action policière échouait décidément à réduire
la résistance. Alors que ce qui devait être expédié en deux coups
de cuiller à pot se transformait en guerilla, cette information,
comme tant d’autres éléments du dossier, montrait que la cause si
obstinément défendue par le premier ministre était fort
discutable.
Dans
les jours suivants, en mon absence, un collègue était enfin envoyé
sur place. Je revins le 12 novembre. Une grande manifestation devait
avoir lieu le 16 novembre, elle s’annonçait d’ampleur
importante. Je demandais à y aller, ayant suivi le dossier depuis le
début. La chef de service s’y opposa. Au terme de l’échange,
nous convinmes d’en référer au directeur adjoint de la rédaction,
Didier Pourquery. J’allais voir celui-ci une heure plus tard. Il me
dit que, par ma chronique, mes livres, j’étais “trop marqué"
et que je ne pouvais pas couvrir le sujet. J’objectais que mes
livres n’avaient pas évoqué le sujet de Notre Dame des Landes,
que les chroniques avaient "sorti" des informations
exclusives et exactes sur ce dossier, que, par ailleurs, j’écrivais
dans les autres pages du journal différemment que dans la chronique
qui, par nature, adoptait un ton et un angle fortement marqués. Mais
non, "moi, directeur de la rédaction, je décide que tu n’iras
pas". Mais ne pourrais-je travailler avec un autre collègue ?
Non. Faire au moins un papier "magazine" dans le supplément
hebdomadaire du journal ? Non. Nous parlâmes assez longuement, mais
la réponse était tranchée : je ne pouvais pas couvrir Notre Dame
des Landes pour Le Monde, hors la chronique. Je n’obtins qu’une
chose : pouvoir partir en reportage sur mon temps libre pour celle-ci
et pouvoir le raconter sur Reporterre.
Il
m’envoya en fin d’après-midi un courriel indiquant : « Bonsoir,
En
effet Hervé tu as bien noté que je ne souhaite pas que tu suives ce
dossier pour le journal (ni pour le M d’ailleurs). Et j’ai bien
noté que tu irais sur le terrain en tant que Hervé Kempf
chroniqueur ’engagé’. Tout est clair
Merci
Didier
».
Je
répondis : « J’irai sur le terrain en tant que journaliste. Je
ferai mon travail, qui est de témoigner de mon époque, en relatant
honnêtement un moment important de l’histoire du mouvement
écologique.
Dans
le contexte actuel, le terme de chroniqueur ’engagé’ me paraît
injurieux – à moins que l’on parle des ’éditorialistes
engagés’ quand trois éditoriaux avalisent le Traité TSCG, ou de
’chroniqueur engagé’ à propos de notre camarade assurant la
chronique Europe, aux vues très tranchées. J’en reste à ces
exemples. »
Contre
tous les usages, j’étais dessaisi sans raison valable d’un
dossier que j’avais couvert et fait mûrir depuis le début. On me
bloquait les reportages, mais aussi les enquêtes sur une affaire où
les intérêts économiques paraissaient singulièrement tortueux. En
m’interdisant de traiter ce sujet, en refusant de donner écho à
ce que je pourrais voir ou trouver dans mes enquêtes, on assumait le
fait que Le Monde ne creuserait pas le dossier de Notre Dame des
Landes. C’était, de fait, une censure.
Que
faire ? A court terme, préparer mon reportage (qui s’effectuerait
à mes frais) et prendre rendez-vous avec Erik Izraelewicz, qui fut
calé le lundi suivant. Je partis le jeudi pour Notre Dame des
Landes. Dans l’espace confiné des 2 400 signes de la chronique, je
restituais un constat essentiel de la lutte : les "zadistes"
et les "historiques" ne s’étaient pas divisés, comme
l’avait espéré le pouvoir, c’était au contraire leur alliance
contre la répression qui avait fait échouer celle-ci (« Solidarité
écologique »). Et sur Reporterre, je racontais ce que j’avais vu
durant ces trois jours magnifiques. Dans un registre d’écriture
propre au média, bien sûr, ce n’était pas le reportage que
j’aurais écrit dans Le Monde.
La
rencontre, lundi 19 novembre, avec Erik Izraelewicz, n’aboutit à
rien. Nous discutâmes franchement, quoique calmement, car l’estime
était, je crois, réciproque. Il me dit presque d’entrée de jeu
qu’il soutenait sa direction. Il me reprocha l’accroche de mon
reportage, en forme d’allégorie. Je lui répondis que c’était
la réponse à la déloyauté du journal à mon égard. Il me dit que
j’avais désobéi en allant à Notre Dame des Landes, à quoi je
répondis que Didier Pourquery m’y avait autorisé. J’évoquais
l’idée que le journal aurait pu subir des pressions à propos du
traitement de ce dossier. Erik dit que c’était injurieux.
Plus
tard, des indices concourrant me firent penser que l’hypothèse de
pressions d’un propriétaire sur le journal à propos de Notre Dame
des Landes était pensable. Ce sont des indices, pas des preuves. Je
les publierai si cela parait nécessaire au public.
Mais
mon propos n’est pas de savoir pourquoi la direction du Monde a
bloqué mon travail de journaliste. S’il y a eu pression, elle
devait y résister. S’il n’y en pas eu, elle devait me laisser
travailler. Le journal aurait pu discuter des sujets, travailler les
angles, m’associer un autre journaliste. Mais non : la direction ne
discutait pas, elle interdisait. Le contrat de liberté qui fonde la
légitimité de la presse était rompu.
Je
ne lâchais pas le morceau. J’allais voir les uns et les autres,
interrogeais le syndicat, faisais front face à l’agressivité de
la hiérarchie. Nous avions convenu avec Erik Izraelewicz de nous
revoir. J’appelais son secrétariat pour prendre rendez-vous. Sa
secrétaire me dit, affolée, "Erik va mal, les pompiers sont
dans son bureau". Le directeur du Monde décédait le soir même,
27 novembre.
Nous
n’étions pas d’accord, mais je le respectais. C’était un
homme droit, il écoutait.
La
vie continua. L’affaire n’était pas close. Il me restait la
chronique. Je continuais à travailler avec les moyens du bord. Le 2
décembre, m’appuyant sur le travail de contre-expertise des
opposants au projet de Notre Dame des Landes, la chronique Ecologie
montrait comment, dans l’enquête publique, l’Etat avait manipulé
les chiffres pour présenter comme profitable le projet. J’étais
coincé dans les 2 400 signes d’un article enfoui au fond du
journal ? Rien n’interdisait de développer la démonstration sur
internet. De nouveau, ce travail repris par d’autres sites, eut un
réel écho.
Mais
un journaliste ne peut pas enquêter durablement sur les sujets
délicats si le média qui l’emploie ne le soutient pas. Il y faut
du temps, quelques moyens, la discussion avec des collègues motivés,
la force de la carte de visite. Je savais dans quelles directions il
faut porter le regard, l’indiquais dans la chronique du 16 décembre
("Voici le programme") et notamment sur "le
comportement des grandes firmes de génie civil et concessionnaires,
à la puissance financière devenue énorme et qui, par des formules
de type partenariat public privé, s’assurent la gestion
d’opérations qui sont logiquement de la responsabilité publique.
»
Je
vis le directeur par intérim, Alain Frachon, le 5 décembre.
Discussion intéressante, mais qui n’aboutit à rien : le fond du
problème était nié. Dans une lettre qu’il m’écrivit le 17
décembre, il exprima le point de vue officiel de la direction : «
Ce ne sont pas tes compétences qui sont en question, mais un
problème d’image : nous tenons à ce que l’approche du journal
reste aussi impavide que possible, tout particulièrement dans les
pages Planète ».
A
quoi je répondis : « Impavide, nous dit le dictionnaire, signifie
’qui n’éprouve ni ne manifeste aucune crainte, aucune peur’.
De quoi le journal pourrait-il avoir peur ? En quoi mon travail de
journaliste et de révélateur d’aspects dérangeants du dossier
Notre Dame des Landes pourrait-il empêcher le journal de ne pas
avoir peur ? »
Une
réponse possible à cette question est que Le Monde avait peur de
déplaire aux promoteurs du projet d’aéroport.
LA
FIN
Je
ne détaille pas les mois suivants, qui ont été pénibles. On
voulait me transformer en coupable. Les événements prirent une
telle tournure que le délégué du personnel me conseilla de
consulter le médecin du travail, qui m’orienta vers une
psychologue. J’allais bien, heureusement, même si le choc était
rude. Je découvris alors que plusieurs de mes collègues étaient en
dépression nerveuse, qu’une mission sur les risques psycho-sociaux
était menée dans l’honorable journal, qu’une plainte pour
harcèlement moral était engagée par une collègue.
En
mars, une nouvelle directrice du Monde fut désignée par les
actionnaires. Une de ses premières réformes fut de rétrograder le
service Planète, pourtant bien peu remuant, en un pôle subordonné
au service International. Le journal lançait une formule marquée
par un cahier consacré à l’Economie et aux entreprises, signe de
la ligne nouvelle, qui visait la clientèle des "responsables"
et CSP +++.
Le
Débat national sur la transition énergétique, peu traité par le
journal, trouva soudain une vive expression, le 17 mai, sous la forme
de quatre pages axées sur « la compétitivité des entreprises »
et majoritairement rédigées par des journalistes économiques
extérieurs à la rédaction. On expliquait que l’enjeu essentiel
d’une nouvelle politique énergétique était la compétitivité
des entreprises, que le gaz de schiste réveillait l’industrie
américaine, que la politique énergétique allemande produisait
maints effets pervers. Un colloque organisé par l’Association
française des entreprises privées (les cent plus importantes) et le
Cercle de l’Industrie (fondé naguère par Dominique Strauss-Kahn)
avec Le Monde accompagnait cet exercice de communication, qui
remerciait Alstom, Areva, GDF-Suez, Arkema, Lafarge, etc. Ces
partenaires avaient-ils apporté 35 000 euros au journal pour prix de
ces quatre pages, comme me l’indiqua un collègue bien placé pour
le savoir ?
Le
18 juin, Le Monde organisait, avec l’Institut de l’entreprise,
l’International summit of business think tanks (Sommet
international des cabinets de réflexion sur les affaires), "avec
le soutien de Deloitte et Vinci". Pour préparer cet important
événement, des entretiens avec des chefs d’entreprise furent
publiés, le premier avec Xavier Huillard, président de Vinci.
L’environnement
gênait. Plus que jamais, la chronique Ecologie divergeait des
éditoriaux et des autres chroniques. Cela restait un espace de
liberté, mais dans une atmosphère de plus en plus pesante.
En
juin, une actualité, le décès de Pierre Mauroy, obligea à
supprimer la page du journal du vendredi 7 qui comprenait la
chronique Politique. La direction de la rédaction décida de
déplacer cette page au lendemain samedi, et de supprimer de ce fait
la chronique Ecologie qui devait paraitre ce jour. C’était un
choix éditorial net, qui marquait quelle était la priorité. Pour
la première fois depuis sa création, cette chronique était
supprimée. On allait me conduire à une lente asphyxie. Nous
échangeames des courriels, puis des lettres.
J’allais
voir Louis Dreyfus, le président du directoire et directeur de la
publication, et nous convinmes qu’une rupture conventionnelle de
contrat était la solution idoine. J’étais libéré.
LE
QUOTIDIEN DE L’ÉCOLOGIE
Libéré...
et chômeur. Dans toute cette lutte, je n’ai pas cherché à "voir
ailleurs". Un média aura-t-il le désir de travailler avec un
bon journaliste d’environnement, libre, produisant régulièrement
des informations et des idées nouvelles, apprécié du public ? On
verra. Le téléphone est ouvert.
Mais
dans le secteur économique dévasté qu’est devenue la presse, et
largement dominé par les intérêts capitalistes, le journalisme
environnemental est relégué, de nouveau, à la position de
cinquième roue du carosse, voire de gêneur. Ce qui compte, dans
l’atmosphère délétère d’un système qui ne proclame la
démocratie que pour mieux renforcer les logiques oligarchiques,
c’est la croissance, l’économie, la production.
On
ne peut plus feindre qu’il y aurait des journalistes "engagés"
et d’autres qui seraient neutres. Derrière la bataille pour
l’information se joue celle des priorités, et les choix de
priorité renvoient à des visions différentes du monde. Le 11
juillet 2012, sur France Inter, Matthieu Pigasse, vice-président de
la banque Lazard en Europe et co-propriétaire du journal Le Monde
était interviewé - présenté, d’ailleurs, comme "engagé".
La vision de la crise par M. Pigasse était révélatrice. La
question des inégalités et de la répartition des richesses n’était
pas évoquée, comme si elle n’avait aucune part dans les
difficultés. Et pour résoudre le problème de la dette, une seule
solution : la croissance. « La mère de toutes les batailles est la
croissance », selon M. Pigasse. Qu’il pourrait y avoir une
tendance historique à la stagnation de la croissance économique
dans les pays riches était hors sujet. Quant à l’idée
d’écologie, elle était aussi absente de l’entretien que
l’existence des Martiens.
Je
ne reproche à personne cette vision des choses. Simplement, il en
est une autre tout aussi légitime, et qui ne trouve pas sa place
dans les médias : celle selon laquelle la crise écologique mondiale
est le phénomène actuel essentiel, sur les plans historique,
économique et géopolitique. Et que c’est autour de ce phénomène
- qu’il faut mettre en relation avec l’inégalité record qui
structure la majorité des sociétés nationales comme les rapports
entre Nord et Sud, en relation aussi avec la lutte pour la démocratie
qui anime tant de mouvements populaires à travers le monde -, c’est
autour de cette question centrale que peut et doit s’orienter la
hiérarchie de l’information.
Nous
manquons de lieux où s’expose nettement cette problématique, où
se présentent les informations et les reportages qui l’expriment,
où l’on lise les débats et réflexions vigoureuses qu’appellent
les nouvelles questions qui se posent, où les mouvements sociaux et
les luttes "d’en bas" soient racontés, où les mille
alternatives et solutions nouvelles que créent autant de citoyens
qui savent que, oui, "un autre monde est possible" seront
décrites, comme ailleurs, on relate les aventures des entreprises du
CAC 40.
Faiblesse
de nos moyens face aux millions des oligarques qui contrôlent les
médias. Nous ne sommes rien, ils sont tout. Mais nous avons ce que
l’argent ne peut pas acheter : la conviction, l’enthousiasme, la
liberté.
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