Amérique Latine : La persécution médiatique et judiciaire contre Lula et Cristina
Par Héctor Bernardo* (Granma,13 octobre 2016)
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Buenos
Aires – La stratégie de la droite contre les ex présidents Cristina
Fernández et Luiz Inácio Lula da Silva a pour but évident de les
discréditer devant l'opinion publique et d'éviter qu'ils reviennent
conduire des processus populaires dans la région.
« Mens,
mens, il en restera toujours quelque chose », la fameuse phrase du chef
de la propagande nazie Joseph Goebbels semble être la règle principale
des groupes de médias hégémoniques.
Après
avoir interrompu 2 processus populaires (en Argentine avec le triomphe
de l'homme de droite Mauricio Macri, et au Brésil avec un coup d'Etat
parlementaire), l'étape suivante dans la stratégie que la droite a
choisie pour la région est d'empêcher les leaders de ces processus de
revenir diriger les destinées de leurs pays.
En
Argentine, le juge fédéral Julián Ercolini a accepté les demandes des
procureurs Gerardo Pollicita et Juan Mahiques et a appelé Cristina
Fernández à faire une première déclaration en tant qu'inculpée. Cette
mesure s'ajoute à la citation qu'au début de l'année, a faite le juge
Claudio Bonadío.
Par
ces décisions injustifiées du point de vue juridique, des juges et des
procureurs donnent une base supposée au scénario mis en place par les
médias hégémoniques qui publient des articles sous le slogan « La route
de l'argent K » ou « la corruption K » et cherchent à lier l'ex
présidente à n'importe quelle soi-disant affaire de corruption.
Toute
déclaration d'un adversaire politique de Cristina Fernández est prise
par les journaux, les programmes de radio, les quotidiens et les revues
des groupes hégémoniques comme s'il s'agissait d'une vérité révélée.
Mais si un fonctionnaire décide de procéder en respectant les règles,
immédiatement on fait pression sur lui ou on le persécute, comme c'est
le cas du jugé fédéral Daniel Rafecas, persécuté pour avoir démenti une
dénonciation contre l'ex présidente.
Au
Brésil, la persécution du Réseau O’Globo contre Lula da Silva jouit de
la complicité du juge Sergio Moro et du procureur Delton Dallagnol qui
cherchent à l'impliquer dans l'affaire de corruption de l'entreprise
d'Etat Petrobras, connue sous le nom de Lava Jato.
La
campagne augmente dans la mesure où les sondages font ressortir qu'ils
continuent à être des leaders très populaires qui ont des chances
d'obtenir des charges publiques par les urnes. A cause de ça, ils
cherchent à les mettre en prison, à les rendre inéligibles ou, au moins,
à continuer à les discréditer dans la politique publique.
Le
directeur de l'Institut des Etudes d'Amérique Latine de la Central de
Travailleurs Argentins, Oscar Laborde, a affirmé : « Après avoir fait le
coup d'Etat contre Dilma Rousseff, la suite, c'est de chercher à mettre
Lula en prison. C'était un des buts évidents de ce coup d'Etat exécuté
par le parlement brésilien. Après, le plus important, c'est d'empêcher
Lula de redevenir président en 2018.
« Le
pouvoir judiciaire est un associé de la droite et des intérêts de
l'empire nord-américain. C'est pourquoi Lula subit une persécution
injustifiée sans aucun argument et avec acharnement. Cela fait partie de
la hardiesse que ces secteurs ont acquise après avoir chassé une
présidente élue démocratiquement.
« Il
y a une combinaison entre le pouvoir judiciaire et une partie des
parlements pour déplacer des gouvernements élus démocratiquement, nous
l'avons vu au Honduras, au Paraguay et maintenant au Brésil», a-t-il
assuré.
« Le
problème que ces secteurs ont en faisant un coup d'Etat contre Dilma,
en cherchant à mettre Lula en prison et en persécutant Cristina c'est
qu'ils se rendent compte que cet ajustement brutal qu'ils mènent à bien,
aussi bien au Brésil qu'en Argentine, va rapidement être rejeté par le
peuple. On l'a déjà vu avec le mouvement « Temer dehors » et, en
Argentine, avec la Marche Fédérale et la future grève nationale, »
a-t-il affirmé.
Enfin,
Laborde a assuré que « les grands groupes de médias ont cessé d'être
des instruments du système pour être des membres du système. Dans le cas
du Brésil et de l'Argentine, le Réseau O’Globo et Clarín en sont 2
exemples évidents. Ces groupes se sont consacrés, d'abord à discréditer
ces processus populaires et maintenant à essayer d'en finir avec leurs
leaders pour qu'ils ne puissent pas revenir au gouvernement. »
(Professeur argentin de journalisme et collaborateur de Prensa Latina).
Source en espagnol :
nous le savons depuis les antiques révoltes d'esclaves , mais surtout depuis la réaction thermidorienne : les possédants ne renoncent jamais à leurs priviléges fut ce par le recours à la guerre civile .Surtout en amérique latine ou se réactualise la doctrine monroe ...ceci est une nouvelle démonstration qu'il est vain de vouloir résoudre l'antagonisme capital - travail par l'illusoire conciliation sociale démocrate
RépondreSupprimerexactement ... merci pour vos commentaires
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